Hier, c’était la fin du débat sur le projet portant loi de finances 2012, une occasion pour les députés de faire la promotion de leur image à travers la transmission de leur intervention en direct à l’ENTV.
Ainsi, les membres de l’APN ont parlé de tout et de rien pour essayer de convaincre les citoyens de leur wilaya de voter encore une fois pour eux lors des prochaines législatives, sachant que l’actuelle session est l’avant-dernière de la sixième législation, donc, c’est le moment ou jamais pour entamer une pré-campagne.
D’autres députés ont préféré revenir sur les réformes politiques, dont une partie introduite dans des projets de loi est entre les mains de l’Assemblée populaire nationale. Dans ce cadre, le représentant du groupe parlementaire du mouvement de la société pour la paix a accusé des partis sans citer de noms de vouloir vider les réformes politiques de leur contenu. A ce propos, il s’est interrogé comment un projet de loi est amendé sur un simple coup de téléphone. Le représentant du MSP faisait allusion à l’article 93 du projet de loi portant régime électoral dans lequel est stipulé que les ministres candidats aux élections doivent remettre leur démission trois mois avant le scrutin. Cet article a été supprimé par la commission des affaires juridiques de l’APN présidée par le FLN suite à un coup de téléphone, comme rapporté par quelques organes de presse.
Neamane Laaouar a évoqué aussi «la fermeture de l’audiovisuel aux partis» alors que le président Bouteflika avait ordonné son ouverture pour la classe politique.
Dans ce cadre, le chef du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, qui a salué les mesures contenues dans le PLF 2012, s’est interrogé sur l’attitude de certains députés affiliés à l’alliance présidentielle. A ce propos, il s’est interrogé, «si ces gens sont dans l’opposition ou bien avec l’alliance» et «s’il s’agit d’une pré-campagne ou bien d’un divorce qui se prépare à l’horizon».
Pour sa part , le représentant du groupe parlementaire du FNA a souligné que le président Bouteflika a offert une chance à l’APN pour sauver la face à travers les réformes mais selon lui ces dernières doivent commencer par une réforme de l’Assemblée.
Dans ce cadre, il a interpellé la présidence de l’APN pour utiliser le vote à travers l’outil électronique et éviter le vote à main levée.
Le représentant du FNA a aussi évoqué l’absence de la loi sur le règlement budgétaire, ce qui ne permet pas, selon lui, d’évaluer les dépenses passées et celles de 2012.
Le député n’a pas oublié de faire la promotion des députés de sa wilaya, Chlef, pour dire que ces derniers ont transmis les préoccupations des habitants de cette wilaya.
Ziari refuse le vote électronique à l’APN
Alors que le député venait de terminer son intervention, le président de l’APN, Abdelaziz Ziari a voulu mettre les points sur les «i». Dans ce cadre, il dira qu’«il n’est pas possible que l’APN utilise l’outil électronique dans le vote alors que la direction de l’Assemblée a été accusée de fraude, on peut frauder avec cet outil». A ce propos, il a ajouté qu’«à main levée, le député prend ses responsabilités» soulignant qu’il aurait aimé que l’ENTV transmette la session de vote. Pour M. Ziari, c’est le jour du vote que celui qui est dans l’opposition sera connu.
De son côté, le groupe parlementaire du Parti des travailleurs représenté par Ramdhane Taazibt est revenu sur la crise mondiale avec ce qui se passe en Grèce et aux Etats-Unis. Selon lui, le gouvernement algérien doit anticiper sur une éventuelle récession.
D’autre part, ce parti a fait sa promotion en revenant sur la situation des travailleurs des entreprises publiques en difficulté tout en rejetant l’aide financière de l’Etat pour le privé sans contrepartie. Un avis qui n’a pas plu au représentant des indépendants, M. Djemai qui dira qu’il n’y a pas de différence entre le privé et le public.
Enfin, le chef du groupe parlementaire du FLN, Ayachi Daadoua a préféré toucher les habitants d’El Bayadh et Ghardaïa, victimes des inondations, en affirmant que le gouvernement les a pris en charge. Il a aussi affirmé le soutien de son parti aux femmes, sachant qu’il a demandé de ramener son quota de 30 à 20% dans le projet de loi relatif à la représentation des femmes aux assemblées élues.
Par ailleurs, Ali Brahimi, un dissident du RCD, a demandé l’extradition de la famille de Kaddafi avant de revenir sur les questions du développement local à Bouira en dénonçant l’absence d’évaluation des dépenses publiques.
Par Nacera Chenafi