Fin de vie du groupe des 19: Les apôtres de la « démarche » s’essoufflent

Fin de vie du groupe des 19: Les apôtres de la « démarche » s’essoufflent

L’avant-projet de loi portant révision de la Constitution ainsi que les défections massives du groupe des «19» sonnent le glas d’une «démarche» désavouée.

Au groupe des 19-5, le président a donné deux réponses: la première a été la nouvelle mouture de la Constitution et la seconde a été la nomination du tiers présidentiel au niveau du Sénat. La nouvelle mouture de la Constitution sonne le glas du groupe des 19 ou de ce qui en reste. Cet avant-projet qui confère un rôle prépondérant à l’opposition aussi bien en dedans qu’en dehors du Parlement, signifie bien que le président a tenu ses promesses de réformes profondes et c’est une preuve supplémentaire que c’est bien lui qui tient le gouvernail du pays, contrairement à ce que laissait entendre ce groupe décidément mal inspiré ou mal conseillé.



Vint ensuite le coup de grâce porté à ce groupe par le non-renouvellement du mandat de sénatrice de Zohra Drif-Bitat, une des animatrices les plus actives et les plus en vue de cette initiative politique mort-née. Sa non-reconduction est d’abord un désaveu du président de la République pour cette démarche. C’est une réponse à la demande d’audience que lui a formulée entre autres, Mme Zohra Drif-Bitat. Aussi, «la réponse» de Bouteflika, érode davantage ce groupement de personnalités qui ont, rappelons-le, demandé une audience au président de la République dont ils voulaient, ont-ils clamé, s’assurer de la bonne santé. Zohra Drif-Bitat, l’ancienne moudjahida a été écartée, croit-on savoir, suite à son adhésion à cet ensemble, désormais désigné par le groupe des 15 (19- 4). Zohra Drif-Bitat qui estime ne pas être touchée outre mesure par cet évincement, en affirmant même à son entourage qu’elle a été soulagée d’une lourde responsabilité au tiers présidentiel. Dans tous les cas, les observateurs jugent que sa non-figuration sur la liste des élus au cercle très restreint du Conseil de la nation, sonne comme une réponse cinglante à ce conglomérat de personnalités, de la part du chef de l’Etat en personne. Ceci est d’autant plus éloquent lorsque l’on sait les nouveaux pouvoirs et les prérogatives qu’attribue la nouvelle Constitution au Sénat.

Elle confirme néanmoins la plongée dans les abysses du groupe duquel se revendique Zohra Drif Bitat. En effet, les signes de cet engloutissement annoncé du groupe des «19» ont été récemment donnés par le départ, justifié, de la comédienne Fettouma Ousliha, puis celui précipité de pas moins de trois autres membres et non des moindres que sont Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj-Naceur, tous signataires du même conglomérat et qui ont demandé audience au président Bouteflika. Ces derniers ont ainsi choisi de se rétracter de la fameuse démarche en avouant s’être fourvoyés dans une voie sans issue, en expliquant avoir fait montre de naïveté politique et de précipitation. «Les événements ont vite pris une tournure (joutes verbales, invectives, déclarations intempestives de toutes parts, arguments et revendications partisanes) qui ne nous ressemble pas et à laquelle nous ne voulons pas être associés. C’est pourquoi nous ne pouvons plus appartenir à cette démarche», ont-ils soutenu. Et d’ajouter, en se justifiant: «Ne pouvant pas demeurer insensibles à une démarche citoyenne à laquelle s’associent des personnalités historiques aussi illustres que Zohra Drif-Bitat, Mustapha Fettal et Abdelkader Guerroudj, nous avions pris, de notre propre chef, la décision d’apposer nos signatures au bas de la lettre adressée à Monsieur le président de la République». Autant de propos qui ont été repris par notre confrère en ligne TSA.

Rappelons que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a désigné le tiers présidentiel des membres du Conseil de la nation en réitérant sa confiance à plusieurs des membres du tiers actuel. 13 membres du tiers présidentiel ont été maintenus, dont le président actuel du Sénat, Abdelkader Bensalah, alors que Zohra Drif-Bitat, Yacef Saâdi, Brahim Boulahia et Mohamed Boukhalfa n’ont pas été reconduits.