Abdelkader Bensalah
Le secrétariat national se réunira aujourd’hui au siège du parti à Alger.
La décision du secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah, sera connue, aujourd’hui, lors de la réunion d’une vingtaine de membres du secrétariat national au siège du parti à Alger. La session ordinaire du conseil national est prévue au début du mois de juin. Pour une fois depuis qu’il a accepté de prendre les rênes du parti, il y a près d’un an et demi, il s’est exprimé enfin, jeudi dernier, directement avec les journalistes. Tout compte soldé, il attend le feu vert pour céder sa place en douceur à un intérimaire qui préparera avec son bureau provisoire le congrès extraordinaire devant aboutir à l’élection d’un nouveau SG.
Le premier responsable du RND, élu depuis janvier 2013, a évoqué, en marge de la séance plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, la «situation anormale» que traverse le parti depuis lundi dernier, en affirmant qu’ «il ne dispose pas des données complètes sur ce qui se prépare et l’état d’esprit général des cadres pour réagir clairement». «J’admets que le RND vit une situation anormale. Les événements s’accélèrent à tous les niveaux. Et actuellement, je n’ai pas encore eu d’éléments concrets sur la nature de ces développements», a-t-il déclaré aux médias, allusion faite à la pétition signée par les cadres du parti, notamment les membres du conseil national, exigeant le retour d’Ahmed Ouyahia.
Il a assuré, toutefois, n’avoir rien reçu d’officiel qui confirmerait ou infirmerait les informations rapportées sur les colonnes des journaux ces derniers jours. Or, en sa qualité d’homme rassembleur qu’il a toujours affichée, il a insisté sur la cohésion et l’équilibre de sa formation qu’il a liés à la stabilité du pays. «Je travaille pour la stabilité du RND car je demeure convaincu que la stabilité de ce dernier ne fera que renforcer celle du pays», a-t-il annoncé, avant de préciser qu’il se donnera du temps pour trancher quant à son avenir à la tête du RND, avant d’avoir tous les éléments relatifs à cette crise, Abdelkader Bensalah a appelé les militants du parti au «calme et à la raison pour trouver des formules qui préservent l’unité et la stabilité du parti car l’Algérie a besoin d’un parti comme le RND pour consacrer la stabilité et la démocratie».
Abdelkader Bensalah fait face à une offensive menée par des cadres, des parlementaires et la majorité des membres du conseil national. Ce mouvement de contestation vise à déposer Bensalah. Ahmed Ouyahia a quitté en début 2013 son poste dans des conditions similaires, marquées par la pression sans précédent d’un groupe de redresseurs.
Les frondeurs ont déjà peaufiné une motion de destitution de Bensalah. Si cela se confirmait, Ahmed Ouyahia sera mis en orbite pour succéder probablement au président Bouteflika, à la santé réduite par sa longue maladie. Dans ce cas, on s’acheminera vers un nouvel agenda politique à travers le début d’une opération de remise de l’ordre dans l’anarchie ambiante du système et de ses sous-systèmes. Toutefois, certains observateurs qui prévoient l’affaiblissement et la mise à l’écart des partis nationalistes, mettent en garde contre l’option de les remplacer par l’oligarchie.
De par son profil, Ouyahia serait rappelé pour présider à la nouvelle politique d’austérité du gouvernement. Pour d’autres, il serait question de réactiver la coalition présidentielle. Mais cette option serait difficile à réaliser, d’autant plus qu’hormis une minorité nostalgique, les islamistes n’ambitionnent pas de réintégrer le gouvernement. L’ex-Premier ministre a de tout temps expliqué, qu’il n’a jamais quitté son parti.