Fin de la visite de Fabius en Algérie,Rien de concret sur les dossiers en suspens

Fin de la visite de Fabius en Algérie,Rien de concret sur les dossiers en suspens

Pour sa première visite en Algérie, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, n’a pas de solutions magiques aux problèmes posés entre les deux pays, notamment les questions liées à la circulation des personnes et à l’investissement français en Algérie.

Pour l’instant, il ne s’agit pas de reconnaître les crimes coloniaux mais plutôt préserver les intérêts, sinon ce sera le statu quo. Il y a des dossiers sur lesquels l’équipe de Hollande n’a pas encore pris de décisions.



Le ministre des Affaires étrangères français est resté vague sur l’accord de 1968 concernant le séjour des Algériens en France. M. Fabius s’est contenté de dire que ce dossier sera évoqué par le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, qui se rentrera en Algérie bientôt.

Pour rappel, l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, avait mené une campagne dans le cadre de sa politique d’«immigration sélective», en insistant sur la révision de l’accord de 1968 qui offre beaucoup d’avantages aux ressortissants algériens. Le gouvernement Hollande continuera les discussions sur cette question, mais on ne sait pas jusqu’où iront les socialistes sur l’amendement de cet accord.

Du côté de l’Algérie, c’est clair, il n’est pas question de réviser cet accord qui entre dans le cadre d’un partenariat «d’exception» entre l’Algérie et la France. Mais les Français ont leur vision des choses, puisque M. Fabius a évoqué la situation des Français qui veulent se rendre en Algérie. A ce propos, il a déclaré : «On a abordé les questions de circulation à la fois des Algériens vers la France et des Français vers l’Algérie et en Algérie.

Il y a un certain nombre de progrès à faire. Mon collègue Manuel Valls viendra prochainement ici pour constater sur place ce qui peut être fait. Et symétriquement, nous l’avons signalé, il y a des situations qui ne sont pas faciles de la part de Français qui veulent se rendre en Algérie ou de situations administratives et patrimoniales de Français, y compris notre ambassade. Ces difficultés là, nous sommes dans un état d’esprit de les régler».

Autre sujet qui appelle beaucoup d’interrogations, c’est l’installation de Renault en Algérie dans le cadre de la mise en place d’une usine de fabrication des voitures «made in Algéria». Finalement, rien n’est encore décidé, pourtant en juin dernier cette grande firme française de l’automobile avait annoncé la signature d’un accord-cadre après avoir dépassé la divergence relative au lieu de l’implantation de l’usine, car Renault aurait refusé de s’installer dans la zone de Bellara (Jijel).

Mais voilà que le représentant du gouvernement français affirme que ce dossier sera examiné sur la base des conséquences que pourrait avoir un tel projet. M. Fabius a été clair : «S’il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant, c’est oui ; mais s’il est question de faire de la concurrence à la France, c’est non».

Il faut que les voitures construites en Algérie ne ferment pas la porte à l’importation de voitures françaises, alors que le gouvernement a pris diverses mesures pour réduire la facture d’importation de l’automobile. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue début juin dernier, Ahmed Ouyahia s’est montré surpris par l’annonce de la signature d’un accord-cadre avec Renault. Selon lui, il ne s’agit pas du problème de lieu de l’implantation de l’usine mais plutôt de la règle 51/49.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a achevé lundi sa visite de travail de deux jours en Algérie, lors de laquelle il a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et s’est entretenu avec son homologue algérien, Mourad Medelci avec lequel il a évoqué les relations bilatérales ainsi que les questions régionales et internationales.

M. Medelci a indiqué que les deux pays ont décidé d’apporter une «contribution plus franche à leurs relations politiques, économiques et de dimension humaine, ainsi qu’à leur coopération militaire et sécuritaire», notant que pour chacune de ces questions «des progrès ont été enregistrés».

Nacéra Chennafi