L’Intersyndicale des praticiens de la santé publique, qui regroupe les médecins spécialistes et généralistes, a décidé de suspendre la grève illimitée entamée le 16 mai dernier.
Cette décision intervient après la reprise du dialogue avec le ministre de tutelle, Djamel Ould Abbès qui s’est engagé à prendre en charge les revendications socioprofessionnelles exprimées par la corporation des médecins. En effet, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a opté pour le gel de la grève lors d’un conseil national qui s’est tenu avant-hier. Parmi les résolutions de ce conseil figurent la reprise des négociations avec le ministère de la Santé sur les éléments de la plateforme des revendications, le suivi et la prise en charge du projet d’amendement du statut particulier et la mise en application des dispositions statutaires en vigueur.
Ainsi, Ould Abbès s’est engagé à lever toutes les sanctions prononcées pour motif de grève contre les délégués du Snpsp. «Le ministre s’est porté garant pour que le statut, actuellement au niveau de la Fonction publique, puisse aboutir dans les meilleurs délais», a déclaré le docteur Mérabet, porte-parole du Snpsp. Ce syndicat a également eu des assurances quant au régime indemnitaire. Cette question fera l’objet d’une réunion qui doit regrouper, au courant de la semaine prochaine, des représentants du Snpsp et le ministère de tutelle. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a décidé, à l’issue d’une session extraordinaire de son conseil national, de suspendre le mot d’ordre de grève. Les médecins spécialistes ont repris le travail au niveau des hôpitaux après une entrevue avec le ministre de la Santé.
Dans un communiqué rendu public hier, le Snpssp affirme «avoir pris acte des engagements pris par le ministre de la Santé, considérant cela comme une avancée dans la prise en charge de sa plate-forme de revendications». Le Snpssp et le ministre de la Santé ont longuement discuté les points relatifs au statut particulier et régime indemnitaire des médecins spécialistes.
S’agissant du statut particulier, «le ministre a une nouvelle fois réaffirmé la légitimité de cette revendication et s’engage à faire aboutir le projet de statut amendé, déposé auprès de la direction générale de la Fonction publique, dès sa programmation par les institutions concernées, qui interviendra après le 30 juin 2011», précise le document. Concernant le régime indemnitaire, le communiqué souligne que «le ministre a insisté sur la nécessité de faire adopter le projet avant le 30 juin 2011 pour ne pas faire perdre le bénéfice de l’effet rétroactif, à partir du 1er janvier 2008, aux milliers de praticiens spécialistes en exercice, et s’engage à le faire aboutir selon la mouture arrêtée par la commission mixte ministère-syndicat».
Ould Abbès s’est engagé également à «prendre en charge le dossier relatif à la mise en conformité de la prime d’intéressement, à poursuivre les démarches pour l’octroi d’un quota de logements de fonction au profit des praticiens spécialistes de la santé publique et à faire participer le Snpssp à la réflexion sur le service civil». Bref, le ministre de la Santé était tout miel avec ceux qui ont passé plus de deux heures dans son bureau. En attendant la concrétisation effective des revendications des médecins, les deux syndicats brandissent toujours la menace de retour à la grève si Ould Abbès n’honore pas ses engagements.
Appel à un débrayage à partir du 30 mai
De son côté, le Conseil national du secteur de la santé publique affilié au Syndicat national des personnels de l’administration publique (Snapap) a appelé à une grève de trois jours à partir du 30 mai.
A cet effet, un préavis de grève a été adressé avant-hier au ministère de la Santé et à toutes les institutions concernées. Ce syndicat revendique l’application d’un régime indemnitaire à tous les fonctionnaires de la santé publique des corps communs, les paramédicaux et les médecins, l’augmentation des salaires, la révision de la classification des infirmiers qualifiés en les intégrant immédiatement et officiellement à la catégorie 10, la généralisation de la prime de danger, la régularisation des ouvriers professionnels et la titularisation de tous les contractuels et les fonctionnaires intérimaires. Le Snapap réclame également «l’ouverture du dialogue entre la tutelle et les syndicats ainsi que le respect des libertés syndicales et le droit de grève».
Par Hocine Larabi