130 millions de dollars US pour deux Afritac existants et deux nouveaux centres régionaux
La conférence d’annonces de contributions, qui a été organisée conjointement par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD), a conclu avant hier ses travaux.
A ce sujet, les donateurs ont annoncé des contributions en faveur de quatre des cinq centres régionaux d’assistance technique du FMI en Afrique (Afritac). Avec les contributions des pays bénéficiaires et du FMI, la séance avant-hier a réuni un financement de 130 millions de dollars US pour deux Afritac existants et deux nouveaux centres régionaux. Pour sa part, Murilo Portugal, Directeur-général adjoint du FMI a déclaré : « Nous avons reçu aujourd’hui des annonces de contributions financières tout à fait substantielles pour nos Afritac.
Nous nous félicitons que donateurs et pays bénéficiaires aient fait converger leurs efforts et se soient retrouvés en si peu de temps sur un objectif commun. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont engagés à contribuer à cette initiative importante pour les pays d’Afrique subsaharienne. ».
A ce propos M. Donald Kaberuka, Président du Groupe de la Banque africaine de développement, a déclaré que « la Banque a été un partisan et un partenaire clés de l’Initiative Afritac. Ajoutant, que la crise économique et financière mondiale et la persistance des vulnérabilités des pays africains rendent les conseils de politique économique et l’assistance technique fournis par le biais des Afritac encore plus pertinents aujourd’hui ».
En ce sens, il dira que « les domaines dans lesquels les Afritac accordent leur assistance sont essentiels à la rationalisation des finances publiques et à la réduction de la pauvreté, parmi lesquels la gestion de la dette et des recettes et la réforme fiscale.
La Banque est heureuse de continuer à apporter son aide aux Afritac en raison de leurs bons antécédents et du fait que leur assistance est fondée sur les résultats et leurs services sont régis par la demande. ».
Pour rappel, les participants à la séance d’annonces de contributions sont les représentants du Brésil, de la Chine, de la Commission européenne, de la Banque européenne d’investissement, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de l’Espagne, de la Suisse et du Royaume-Uni; les représentants d’organisations régionales, dont la Cedeao, la COI, la CDAA et l’UEMOA ainsi que les ministres et hauts fonctionnaires des pays bénéficiaires : Cameroun, Ghana, Malawi, Mali, Maurice et Tanzanie.
Par ailleurs, il faut mettre en évidence que les Afritac sont largement considérés comme des modèles pour un renforcement efficace des capacités en Afrique, puisqu’ils aident les pays bénéficiaires dans les efforts qu’ils déploient pour renforcer la gouvernance financière et mettre en place des institutions efficaces. Ils favorisent en outre l’intégration régionale, œuvrant avec les organisations régionales à l’appui de leurs objectifs et fournissant une plate-forme utile à la coordination entre les donateurs. Rappelons qu’en 2008, les gouverneurs africains du FMI ont officiellement demandé à ce dernier d’accroître les prestations d’assistance technique passant par les Afritac. Depuis lors, la nécessité d’aider les pays à faire face à l’impact de la crise économique et financière actuelle a davantage intensifié le besoin d’assistance technique.
Le FMI entend répondre aux besoins naissants de ses pays membres et accroître l’assistance technique fournie par le biais des Afritac. Une fois réuni le financement total, le FMI non seulement accroîtra les opérations des deux centres qui existent déjà, ceux de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique de l’Ouest, mais il établira aussi deux nouveaux centres, l’un pour l’Afrique australe à Maurice et l’autre pour l’Afrique de l’Ouest non francophone au Ghana, de manière à ce que tous les pays subsahariens soient desservis.
Il faut aussi rappeler que la demande de l’assistance technique du FMI augmente face à la crise économique et financière mondiale actuelle, les pays s’efforçant de renforcer leurs institutions. Pour répondre à cette demande croissante et mieux coordonner la prestation de cette assistance, le FMI renforce son partenariat avec les donateurs en engageant avec eux une action plus large, à plus long terme et plus stratégique. Dans le cadre de ces efforts, il a récemment ouvert le Centre régional d’assistance technique pour l’Amérique centrale, le Panama et la République dominicaine et entend créer trois autres centres régionaux d’assistance technique (Crat) en Asie centrale, en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest.
Larabi Moumen