Fin de la campagne électorale et attente du jour «j», Climat d’inquiétude à la veille du scrutin

Fin de la campagne électorale et attente du jour «j», Climat d’inquiétude à la veille du scrutin

La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril, qui a pris fin dimanche à minuit, et à quelques heures du début du scrutin, un climat d’inquiétude règne sur ce qui se passera au lendemain de la proclamation des résultats.

L’opération de vote à l’étranger a été poursuivie hier et de leur côté, les populations des wilayas du Sud, vivant en zones nomades et enclavées, ont commencé à voter, lundi matin, au niveau des bureaux itinérants mis à leur disposition, en vue d’élire leur candidat en lice pour la présidentielle du 17 avril.

Ainsi il ne reste que 48 heures pour le début du scrutin et les candidats ont baissé le rideau sur leur campagne électorale et doivent attendre le jour  » j  » , donc le choix des électeurs, ce qui est logique dans une situation normale. Cependant, la présidentielle du 17 avril semble la plus sensible dans l’histoire de l’Algérie, sachant qu’elle intervient dans un contexte régionale difficile, avec le malheur qu’a apporté le printemps arabe. L’Algérie a échappé à ce printemps, alors que tout le monde s’attendait à une contagion, d’où l’enjeu de l’élection présidentielle.

Dans les cafés, dans la rue, dans les entreprises et autres, les citoyens s’interrogent, qu’est ce qui va se passer le 18 avril ? Pour sa part, le président Bouteflika a dénoncé à deux reprises  » les appels à la fitna et l’intervention étrangère « , il a parlé de  » menaces  » constatées lors de la campagne électorale. Sans citer Benflis directement, il serait le concerné par ce discours, sachant que ce candidat a affirmé dans son dernier meeting, qu’il a animé dimanche dans la ville de Rouïba,  » Je mets en garde contre la spoliation des voix du peuple, que ceux qui auront des velléités de fraude en assument les conséquences dangereuses qui en découleront, car le peuple est décidé à défendre son choix  » en ajoutant :  » je ne vais pas me taire « .

La campagne présidentielle qui a pris fin dimanche dernier à minuit, a été marquée par des actes de violence qui sont une première dans l’histoire des élections en Algérie, comme celui ayant vu un représentant de Bouteflika renoncer à un meeting pour cause de troubles violents organisés par des jeunes ouvertement opposés au processus électoral en cours. L’incident de Béjaia n’était pas isolé, d’autres actes ont été enregistrés à Ouargla, Metllili (Ghardaïa) et autres. Le dernier meeting de la candidate, Louisa Hanoune à Ouargla, a été aussi perturbé. Louisa Hanoune dira que  » la responsabilité n’incombe pas à ces jeunes, mais plutôt à leurs chefs, inféodés aux ONG (organisations non gouvernementales) qui veulent reproduire le schéma du printemps arabe et installer l’anarchie et le désordre en Algérie « .

Pour sa part, le Front national algérien (FNA), parti du candidat à la présidentielle, Moussa Touati a invité, dimanche à Alger, l’ensemble des partis politiques et les associations de la société civile à adopter une « position commune en vue de faire face à tout éventuel dérapage », en prévision de l’élection présidentielle du 17 avril 2014.

Le candidat à l’élection présidentielle du 17 avril, Abdelaziz Belaid, a qualifié dimanche à Alger le prochain rendez-vous électoral de « tournant décisif » pour l’avenir de l’Algérie, soulignant la nécessité de voter « massivement » pour faire « barrage à toute tentative de fraude qui mènera à la violence ». Interrogé sur le fait que des candidats veulent utiliser la violence en cas d’échec, il a affirmé :dans ce contexte, la direction de campagne de Bouteflika a accusé directement les partisans du candidat indépendant Ali Benflis, qui a rejetée toutes ces accusations.

Le déroulement normal de la campagne a été tout aussi mis à mal par certains dépassements dénoncés en tant que tels auprès des commissions de surveillance et de supervision de l’élection, ainsi que par l’activisme d’un mouvement d’opposition au scrutin (« Barakat ») et d’un « front du boycott » composé de représentants de 5 partis politiques et une personnalité nationale. Hier, les initiateurs du mouvement Barakat ont affirmé poursuivre leurs actions après le 17 avril.

N. B.