Fin de fonctions pour le directeur de l’OPOW de Bouira: Mohamed Hattab s’était-il précipité?

Fin de fonctions pour le directeur de l’OPOW de Bouira: Mohamed Hattab s’était-il précipité?

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En présence du MJS, un entraîneur a chargé le directeur de l’Opow en lui reprochant d’avoir fermé les portes du stade aux athlètes.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, s’est rendu avant-hier à Bouira pour une visite d’inspection et d’évaluation. Sa décision de relever, illico presto, le directeur de l’Office du parc olympique de wilaya (OPOW) a été au coeur des discussions hier à Bouira. Même si cette décision s’inscrit dans les prérogatives du membre du gouvernement, beaucoup y voient «un excès de zèle». «Le ministre pouvait rentrer à Alger et transmettre l’ordre par écrit et donner plus de crédibilité à la fonction tout en préservant la dignité du cadre», commente un ancien fonctionnaire de la DJS de Bouira. Qu’est-ce qui est reproché au directeur? Telle est la question qui taraude les esprits. En présence du MJS, un entraîneur a chargé le directeur de l’Opow en lui reprochant d’avoir fermé les portes du stade aux athlètes.

Et là, le ministre devait savoir, dit-on, que ce stade est fermé depuis des années pour cause de travaux de réalisation du virage nord. Sur ce stade, la chute d’une toiture avait fait un mort, en l’occurrence le jeune athlète Sissani, prédestiné à un avenir radieux en athlétisme. Sans vouloir défendre le directeur, il faut dire que la responsabilité est celle aussi du directeur de la jeunesse et des sports. L’immobilisme qui frappe ce secteur où des milliards ont été investis est le fruit d’«une gestion approximative». Lors de cette visite, des responsables du club fétiche de Bouira, le MBB, ont publiquement accusé un chef de service des sports d’être derrière le mal qui ronge le sport roi dans la wilaya. Le MJS a esquivé la question en disant faire passer des messages. Il a annoncé la nécessité de passer à un autre mode de gestion du secteur. «L’Etat a consenti pas moins de 868 milliards pour 300 projets.

Au jour d’aujourd’hui il est temps de réhabiliter les structures réalisées, mais laissées à l’abandon pendant une décennie. Le complexe Rabah-Bitat est un exemple édifiant. Nous devons passer au stade de la rentabilisation de ces structures, leur préservation et préparer les ressources humaines qui font défaut dans ce secteur», a-t-il affirmé. Le ministre a aussi annoncé l’organisation dès le premier trimestre 2019 de deux rencontres nationales autour du sport et de la jeunesse. «Les espoirs, les ambitions des jeunes aujourd’hui diffèrent de celles des générations précédentes. Il faut mettre au diapason un secteur qui représente plus de 70% de la population nationale. Nous irons vers des assisses sur le sport aussi pour déterminer un mode de gestion a court, moyen et long terme», a ajouté Hattab. Si en matière de structures la wilaya de Bouira occupe le devant du tableau national, pour la pratique sportive elle régresse d’annéeen année. A l’exception de la lutte où la région de M’Chedallah excelle avec plusieurs champions d’Afrique à l’image de Khellal, aucune discipline sportive olympique n’a réalisé un quelconque résultat digne.

Du côté de la direction, on vantera le karaté et le jeune Abdellaoui de Aïn Alaoui, le jeune Soualah en Taekwondo, le jeune Khendriche en natation mais il faut préciser que ces champions activent dans des structures privées quand les établissements publics leurs sont fermés. Le stade olympique Rabah-Bitat, qui a connu une extension avec le virage nord, est fermé depuis plus de 10 années plus précisément depuis cette décision en 2007 de la FAF d’annuler le recours aux stades neutres en coupe d’Algérie. Depuis, et à ce jour, le terrain en gazon naturel a connu une totale dégradation et ne sert plus à grand-chose. La piscine semi-olympique aussi est exploitée par des sections qui font dans le lucratif. «On paye 20.000 DA par an par enfant et à l’avance.

La section loue un couloir et fait un bénéfice alors que ses statuts précisent que les associations sont à but non lucratif. Tout le monde laisse faire», nous confie un parent. Même constat amer pour la salle omnisports où évolue le club local de handball et l’unique équipe féminine de volley-ball. La situation est plus dramatique ailleurs où les structures sportives, mais aussi de jeunesse, sont devenues des établissements administratifs qui ouvrent et ferment aux heures légales de la fonction publique. «Le peu de structures qui existaient par le passé ont permis de sortir des athlètes et des sportifs de haut niveau, qui ont brillé partout dans le monde.

Aujourd’hui, avec autant d’infrastructures notre sport se meurt et perd de sa verve. La raison est à chercher dans la politique sportive actuelle qui ne privilégie ni le sport de masse ni celui de la performance. Le ministre doit revoir le statut des fédérations des ligues, des associations», nous déclare un ancien cadre en retraite. En parlant de ligue, il est utile de préciser que Bouira est au-devant de la scène avec la destitution du président de la ligue de football de wilaya, ex-président de la commission de la coupe d’Algérie et membre fédéral, Bakiri Noureddine.