Des chercheurs ont mis l’accent lors d’une rencontre sur « L’histoire, le cinéma et la guerre de la libération nationale : débat ouvert », mercredi à Oran, sur la nécessaire coopération entre l’historien et le scénariste dans la production de films sur la glorieuse guerre de libération.
Le professeur Mustapha Soufi, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), a souligné lors de cette rencontre, inscrite dans le cadre de la 6ème édition du Festival d’Oran du film arabe (FOFA), qu’il est impératif d’établir cette relation, soulignant que l’historien ne doit pas bloquer la fiction et la créativité du scénariste dans la production d’œuvres cinématographiques traitant de la guerre de libération.
Ce chercheur a également indiqué que le scénariste doit consulter les archives et les biographies des martyrs et prendre des témoignages vivants, affirmant que l’image est plus expressive que le livre et reste gravée dans la mémoire.
Pour sa part, le chercheur en histoire Sadek Benkada estime que sans un historien, il ne peut y avoir de bons films sur la révolution algérienne, d’où la complémentarité entre l’historien et le scénariste, citant le succès obtenu par le film « Cheikh Bouamama » de son auteur Boualem Bessaih.
Le scénariste Salim Akkar a signalé, dans son intervention, que les films révolutionnaires ont connu depuis 2008 une évolution passant d’œuvres traitant de victoires de l’Armée de libération nationale (ALN) et de la résistance du peuple algérien contre l’occupation française à la biographie de héros et chouhadas dont les deux films « Mustapha Ben Boulaid » d’Ahmed Rachedi et « Zabana » de Said Ould Khelifa.
Le même intervenant a relevé que tous les films révolutionnaires ont été produits par l’Etat algérien, à l’exception du film « Djamila » du réalisateur égyptien Youcef Chahine qu’il a produit pendant l’apogée de la guerre de libération nationale.
Le chercheur Adda Chentouf de l’université de Saida a présenté un résumé de son livre « Le cinéma algérien et la guerre de libération », qui sera publié prochainement et qui résume des films révolutionnaires projetés dans des salles de cinéma à travers le pays.
Abritée par le CRASC d’Oran, cette rencontre a vu la présence d’une pléiade de chercheurs et de cinéastes.