Comme chaque année, l’arrivée de la saison oléicole relance le débat sur les contraintes dans lesquelles se débat cette filière, malgré les potentialités importantes qu’elle renferme et les blocages qui empêchent l’aboutissement du processus de structuration de la filière qui est une étape incontournable pour faire aboutir l’option de labellisation de l’huile d’olive algérienne souhaitée depuis de longues années.
Pour ce qui est de la campagne 2014-2015, au moment où la campagne de cueillette bat son plein, les prévisions établies tablent globalement sur une croissance relative cette année par rapport à la saison d’avant. Néanmoins, loin de se contenter des prévisions de croissance ou de ralentissement de la production par rapport aux performances atteintes d’une année à une autre, il est opportun de faire le point des résultats réalisés à la faveur de la mise en œuvre du programme de développement de cette filière dans le cadre de la politique de développement agricole et rural.
Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont prôné la densification des vergers pour aller vers le renforcement des rendements. Ainsi, il a été procédé à la réalisation de nouvelles plantations ayant eu lieu à travers l’ensemble du territoire national, ce qui a donné lieu à la plantation de 122 000 hectares pour une densité variant de 100 à 200 plants/ha, selon les bilans du premier programme quinquennal (2010-2014).
Auparavant, le ministère de l’agriculture et du développement rural a lancé en 2005 un programme de développement de l’oléiculture en intensif, avec un objectif d’une moyenne de 400 plants/ha. Le programme en question a permis la réalisation de plus de 13 000 hectares sur une période de 5 ans à travers 15 wilayas des régions steppiques et sahariennes.

Dans le sillage du nouveau plan quinquennal qui s’étale de 2015 à 2019, la filière oléicole est hissée au rang des filières stratégiques, au même titre que les céréales, légumineuses ou les productions animales. L’oléiculture est, en effet, jugée en mesure de contribuer activement au renforcement du système de la sécurité alimentaire du pays et ce, que ce soit en matière d’approvisionnement du marché local ou de potentialités à l’exportation. C’est dans cette perspective, d’ailleurs, que le ministère de tutelle a initié, à travers les instituts spécialisés comme l’ITAF (institut technique de l’arboriculture fruitière), une nouvelle approche dans le cadre du programme de renouveau de l’économie agricole et rurale qui consiste, entre autres, en la poursuite des soutiens existants, mis à part le greffage et la taille qui sont pris en charge dans le cadre des PPDRI au même titre que la réhabilitation de moulins traditionnels, la mise en place de nouveaux soutiens qui portent sur l’acquisition d’équipements de récolte (peignes, fouetteurs), la modernisation des capacités de stockage (individuelles ou collectives), l’acquisition de chaînes de conditionnement, la création de nouvelles plantations à différentes densités en fonction des conditions agro-climatiques des différentes régions de plantation. Le ministère de tutelle accorde également aux autorités sectorielles au niveau des wilayas la possibilité de mettre en œuvre des projets à initiatives locales et/ou des projets individuels.
Afin d’adapter les programmes de développement tracés aux réalités du terrain et surpasser les écueils qui persistent, la stratégie inspirée pour ladite filière durant le nouveau quinquennat, se base sur le renforcement des capacités de production des semences et plants oléicoles et la mise en place de la certification. Cette approche s’inscrit en droite ligne avec la stratégie globale inspirée pour les produits de terroir qui devront bénéficier d’indications géographiques et d’origine. Dans ce sillage, il est question, à présent, d’identifier des régions pilotes selon les potentialités qui y seront identifiées.
Mourad Allal (L’Éco n°102 / du 16 au 31 décembre 2014)