Filière lait: Le grand cafouillage !

Filière lait: Le grand cafouillage !

A entendre les producteurs de lait privés, le département de Rachid Benaïssa a mis en place une stratégie de performance de la filière lait pour ne point l’appliquer. La facture de l’importation de la poudre de lait subventionnée par l’Etat ne fait qu’augmenter alors que la production de lait cru reste insignifiante, pourtant, plus de 20 mois se sont écoulés sur la mise en place de la nouvelle stratégie.

Pour la majorité des opérateurs de lait en sachet, le nouveau cahier des charges régissant le mode d’approvisionnement de la poudre de lait par l’ONIL instauré en janvier 2011 ainsi que la nouvelle approche annoncée en grande pompe par le ministère l’Agriculture n’ont finalement été qu’un leurre.

«Le principe était au départ d’obliger les laiteries, qu’elles soient publiques ou privées, d’intégrer le lait cru dans la production et réduire à travers le temps le recours à l’importation de la poudre subventionnée. Mais, finalement, ce fameux cahier de charges n’était qu’un costume taillé sur mesure pour certains.

Cela a favorisé la disparition et la fermeture de certaines laiteries et la création d’autres ainsi qu’une nouvelle répartition de la poudre qui est loin d’être équitable ou selon le besoin de chaque région du pays en la matière», explique un groupe d’opérateurs.

Selon ces derniers, non seulement beaucoup de laiteries reçoivent des quantités de poudre outrepassant les capacités de leurs productions ainsi que la demande locale mais souvent, elles n’écoulent que la moitié du quota et le reste le revendent deux fois plus cher sur le marché parallèle.

Ce qui rapporte gros, vu que la poudre de lait est subventionnée par l’Etat. Sept nouvelles laiteries privées viennent d’ailleurs de voir le jour et reçoivent actuellement de la poudre subventionnée. «Pourquoi n’utilisent-elles pas carrément le lait cru, vu que c’était le principe de base au départ et que les laiteries qui en reçoivent déjà assurent plus au moins l’approvisionnement du marché. Cela conduira à importer davantage de poudre et ne nous avancera en rien», ajoutent-ils.

Ce n’est pas tout, puisque le comité interprofessionnel du lait créé par le ministère de l’Agriculture pour réfléchir sur les moyens d’améliorer le fonctionnement de la filière et sortir de la dépendance de l’importation et la politique de subvention, n’a qu’un rôle de figurant, selon nos sources. «Nous tenons des réunions avec le ministre de l’Agriculture, nous lui adressons également des projets d’études et des rapports détaillés ainsi que moult propositions mais sans jamais il ne les prend en considération.

Il nous écoute puis il laisse le dernier mot à une commission ad hoc, laquelle d’ailleurs n’est pas connue. Ce n’est qu’aujourd’hui que nous nous rendons compte que tout n’était que du décor et que nous avons tous été menés en bateau», clament les producteurs. Enfin, ils affirment que le temps passe et la filière n’avance pas et que si les choses persistent à ce rythme, les jours à venir peuvent être très difficiles à gérer.

M. M