Filière de viande rouge, Les professionnels à la recherche d’une régulation

Filière de viande rouge, Les professionnels à la recherche d’une régulation
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« Notre premier souci est la cherté de l’aliment de bétail dont les prix oscillent entre 360 et 460 DA le quintal », signale Abderrahmane Alouani, président de l’association de l’élevage bovin laitier et engraissement

Malgré les aides octroyées par les pouvoirs publics dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA), la filière viande rouge peine à se développer. La cause ? Un manque de coordination entre ses différents acteurs. Mais pas que cela ! Le manque de main-d’œuvre qualifiée et la prolifération de l’informel dans ce secteur sont également à l’origine de la régression de la production nationale de viande rouge qui ne dépasse pas actuellement les 450.000 tonnes, selon les dernières informations avancées par la Société de gestion des participations de l’Etat productions animales (SGP Proda). Pour les professionnels, il y a nécessité d’installer une organisation interprofessionnelle pour réguler cette filière, actuellement, complètement déstructurer.

A commencer par l’élevage. Car les éleveurs se plaignent d’être les derniers gagnants de la chaîne. Leur marge bénéficière est insignifiante comparativement à ce qu’ils supportent comme charges en matière d’aliment de bétail et par rapport au prix de la viande sur le marché. « Notre premier souci est la cherté de l’aliment de bétail dont les prix oscille entre 360 et 460 DA le quintal », signale Abderrahmane Alouani, président de l’association de l’élevage bovin laitier et engraissement et membre du conseil interprofessionnel de la wilaya d’Alger, installé récemment. Il fera savoir que les prix du foin et de la paille sont excessifs. Selon lui, une botte de foin coûte 80 DA alors que le prix de la paille est entre 300 et 400 DA la botte. Sentence de Ali Mouas, éleveur à Rouiba : « tant qu’on n’a pas de grands pâturages on ne pourra jamais développer cette filière ».

Car, selon lui, les éleveurs exercent leur métier d’une manière « rudimentaire », « alors qu’à l’étranger, la technologie a été introduite depuis dans l’élevage ». Résultat : pratiquement aucun éleveur ne maîtrise les techniques d’engraissement. « Cette culture n’est pas encore développée chez nous », a-t-il souligné. A cela s’ajoute le manque de bâtiments d’élevage et de chambres froides et de stockage que le directeur général de la société de conditionnement, d’entreposage et de distribution des produits alimentaire (Cedpa), Hamid Idir, qualifie de maillon faible de la chaîne de production « qui déséquilibre la distribution ». Selon lui, si la distribution est défaillante c’est principalement à cause du manque de moyens de stockage.

« Pour régler ce problème, il est impératif que les pouvoirs publics dégagent des assiettes foncières. Ce que nous demandons c’est d’octroyer aux investisseurs des concessions pour pouvoir monter des chaînes de stockage. De cette manière nous pouvons même influer sur le prix de la viande et le baisser jusqu’à 500 DA pour le kilo », précise-t-il. Spécialisée également dans l’importation de viande, Cedpa soulève le problème de blocage de délivrance de l’autorisation de circulation pour les camions de transport à l’étranger, une opération relevant du ministère des Transports, précise Idir. Le représentant des commerçants déplore pour sa part, le manque d’abattoirs et de marchés de gros à bestiaux. « Nous sommes orientés vers des tueries alors que la plupart ne fonctionnent pas selon les normes notamment en matière d’hygiène », affirme Mohamed-Tahar Ramram, président de la commission des grossistes de viande rouge.

Wassila Ould Hamouda