«La contribution de la filière des boissons à la production des industries agro-alimentaire (IAA) en 2010, est de l’ordre de 7%. Sa croissance qui est de 14% par an est nettement plus élevée que celles des IAA (7,1%)», a indiqué l’expert Mohammed Kaci.
S’exprimant lors de sa présentation de la synthèse de l’étude de la filière Boissons en Algérie, M. Kaci a souligné que les boissons rafraichissantes sans alcool (BRSA) dominent la production et la valeur ajoutée de l’industrie avec des volumes respectivement de 91% et 93%.
D’ailleurs, selon l’étude, le marché algérien des BRSA compte parmi les 9%, à l’échelle internationale, qui enregistre une croissance supérieure à 7,8%. Il se positionne sur le même rythme de croissance que ceux du Maroc et de la Tunisie.
Cependant, les boissons alcoolisées se limitent à 9% de la production de la filière et 7% de sa valeur ajoutée. Selon cet expert, qui a participé à l’élaboration de cette étude réalisée dans le cadre du Programme d’Appui aux PME/PMI (PM II) et avec l’Association des producteurs algériens de Boissons (APAB), le taux de la valeur ajoutée s’est détérioré, passant de 42% en 2005 à 39% en 2010.
«L’industrie n’a pas pu répercuter les hausses des prix des inputs (essentiellement importés) sur les prix de vente en raison de la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs», a-t-il expliqué. M. Kaci a estimé que le marché algérien n’a pas encore atteint le degré de concentration observé dans les pays européens.
Il a fait savoir que les produits de la filière boissons sont commercialisés sous près de 300 marques commercialisées essentiellement au niveau des marchés locaux. Des marques de réputation nationale ou de franchise sont commercialisées au niveau national.
Le chiffre d’affaire a progressé pour 80% des entreprises. Le taux d’accroissement moyen est de 16%. La rentabilité est intéressante pour les entreprises de production de sodas et eaux minérales suivies par celles produisant les jus et les bières.
Il a toutefois noté que la tendance du secteur est à la restructuration par des fermetures d’entreprises et un mouvement de concentration précisant que le CNRC compte 748 entreprises du secteur en 2012 contre 1 400 en 2005.
A propos du phénomène de concentration régionale, l’expert a indiqué que 80% des entreprises sont localisées dans les wilayas du nord du pays. La filière est fortement concentrée avec une vingtaine d’opérateurs qui représentent 99% du marché.
Concernant l’emploi dans l’industrie des boissons (hors Office national de la commercialisation du vin), il est estimé à près de 14 800 emplois directs et environ 37 000 emplois indirects.
Pour ce qui est de la balance commerciale, elle est positive pour les boissons non alcoolisées. Ce qui n’est pas le cas pour les boissons alcoolisées qui connaît un déficit en raison de la baisse des exportations.
La balance des échanges des boissons est globalement déficitaire sur la période, en raison du volume des importations de boissons alcoolisées. M. Kaci a, par ailleurs, souligné que ce n’est pas facile de réaliser des études en Algérie par manque d’informations économiques dont l’accès n’est pas facile.
Pour rappel, la filière des boissons a fait déjà objet d’une étude en 2005 qui a été actualisée en 2007. Cette nouvelle étude constitue une mise à jour de ces deux études de 2005 et 2007, selon toujours la même source.
Lahcene Brahmi