La filière des boissons alcoolisées observe un essor particulier ces dernières années que ce soit au plan de la production locale, de l’importation ou de la consommation.
Selon une enquête menée par l’association nationale des producteurs algériens de boissons, (APAB), le marché national des boissons alcoolisées représente un potentiel de 1,8 million hectolitres pour les bières et quelque 700 000 hectolitres pour les vins et autres produits vinicoles, soit 2,5 millions d’hectolitres au total. En termes de consommation, les estimations menées par l’APAB font ressortir une moyenne de 4,4 litres/habitant/an pour les bières et 1,4/litre/habitant/an pour les vins. Cette tendance s’inscrit dans une tendance de croissance depuis 2010, relève encore l’association.
Les résultats de l’enquête de l’APAB corroborent en tout cas avec les statistiques fournies par le centre de l’informatique et statistiques des douanes (CNIS) concernant l’évolution de cette filière. Il en ressort ainsi qu’en 2014, l’importation des bières a représenté 82 millions de dollars, passant ainsi du simple au double en l’espace de deux années seulement, parce qu’en 2012, l’Algérie a importé pour 35,7 millions de dollars de bières seulement.
Outre l’importation, la filière des boissons alcoolisées connait aussi un important développement en termes de production locale. Ainsi, depuis l’ouverture de la branche à l’investissement privé et la cession des anciennes brasseries publiques dont celles d’El Harrach, Reghaïa et Oran, entre autres, pas moins de 7 sociétés de brasseries de statut privé ont été créés par des investisseurs privés nationaux dont la plupart en partenariat avec des grandes marques de bières d’Allemagne, de Hollande ou Belgique.
Pour la production du vin, deux nouvelles sociétés privées opèrent sur le marché national aux côté du traditionnel opérateur public ONCV. La relance de la filière boissons alcoolisées ces dernières années n’a pas manqué d’entraîné des incidences positives en termes de création d’emplois. Selon l’APAB, la filière emploie quelque 3 500 salariés permanents auxquels s’ajoutent près de 30 000 emplois indirects.
Toutefois, malgré cette reprise notable depuis le début des années 2000, la filière boissons alcoolisées demeure très loin de ses performances de début des années 1960, lorsqu’elle représentait un potentiel de plus de 20 millions d’hectolitres dont plus de 80% destinés à l’exportation vers le marché européen.
Mourad Allal