Interminables files, bagarres, colère, panne de réseau et de distributeurs, coupures d’électricité sont, entre autres, l’ «ambiance» qui règne au niveau des bureaux de poste, comme à chaque veille de fête de l’Aïd.
Hier, samedi, jour de week-end, c’était l’occasion pour les titulaires des comptes courants postaux de faire des retraits ou des transferts d’argent à leurs proches.
Loin de surprendre, les bureaux de poste ont activé le mode d’accueil spécial pour les périodes de grande affluence ; lenteur et lourdeur au niveau des services des guichets, problème de réseau, pannes dans les distributeurs automatiques de billets, mauvais accueil sont entre autres les «calvaires» ceux qui ont affaire au service des bureaux de poste ces jours-ci. Une virée à travers quelques bureaux de poste de la capitale fait constater l’affluence exceptionnelle des citoyens.
Au niveau de la Grande-Poste, Hassiba-Ben Bouali, Meissonnier, les bureaux étaient bondés de monde durant la journée d’hier. Alors que la chaleur bat son record et que l’effet des derniers jours du ramadhan est visible sur les visages des usagers, à l’intérieur des bureaux de poste tout semble vouloir dire «armez-vous de patience» ou «patientez, votre tour arrivera mais on ne sait dans combien d’heures».
A l’intérieur de la poste de Hassiba Ben Bouali, une vieille dame avance lentement vers le guichet et demande, parce que malade, la faveur de ne pas faire la chaîne ; l’agent du guichet lui répondra alors sur un ton nerveux que «tous les Algériens sont malades !»
Tandis que certains usagers ont pu trouver une place pour s’assoir pendant que la file avançait lentement, des dizaines de personnes attendaient leur tour debout à l’intérieur de cette poste. A la sortie, une autre longue file s’est formée devant le distributeur automatique.
Pas loin de ce bureau, les choses se présentent autrement et la tension plus élevée au niveau de la Grande Poste. Premier problème à relever, la panne des distributeurs automatiques due au problème de réseau, d’après les guichetiers. Sur les lieux, nous avons rencontré des usagers qui attendaient que la panne soit réparée.
«Je suis ici depuis une heure et demi. J’attends que cette boîte à argent soit accessible. On nous raconte qu’il y a un problème de réseau et je ne sais combien de temps prendra la réparation. Le comble, c’est que le distributeur reprend pour quelques minutes seulement et puis se bloque de nouveau», fulmine un usager trouvé à l’intérieur de ce bureau de poste.
Juste à côté, un autre usager rentre en dispute avec un agent d’accueil qui lui demande de s’éloigner de son bureau pour attendre son tour. Bien que l’usager ait changé de place et présenté des excuses, l’agent d’accueil n’arrête pas ses commentaires et se rapproche de nouveau de la même personne en lui disant : «je vous parle en tant qu’agent de sécurité. Il a fallu que je vous le demande deux fois pour que vous déplaciez…».
Préférant ne pas répondre à la provocation, l’usager dira simplement que «nous avons des distributeurs qui fonctionnent normalement pas d’agents de sécurité». Du côté des guichets où s’effectuent les retraits c’est carrément la grande foule qui patiente et attend son tour. Des disputes et cacophonie éclatent de temps à autre entre les usagers ou entre ces derniers et les agents de la poste. Incapable de faire face au nombre important de demandes, le système informatique disjoncte.
«Ce sont les multiples redémarrages du système qui expliquent la lenteur de service et les longues files», explique un guichetier. Mais le problème de réseau n’expliquera pas tout, car d’autres estiment qu’il y a aussi un problème de liquidités, du moment que les bureaux fonctionnent normalement quand il n’y a pas trop de monde. Il s’agit, alors, selon certains, «de la crainte d’épuiser les stocks». Une chose qui signifie que malgré ses promesses, Algérie Poste n’arrive toujours pas à réagir positivement face à l’augmentation de la demande devant ses guichets.
Yasmine Ayadi