Fièvre aphteuse-peste des petits ruminants: pas d’impact sur les bêtes de sacrifice de l’Aïd El Adha

Fièvre aphteuse-peste des petits ruminants: pas d’impact sur les bêtes de sacrifice de l’Aïd El Adha

ALGER – Le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE), Belkacem Mezrou, a affirmé, lundi à Alger, que la peste des petits ruminants et la fièvre aphteuse affectant le cheptel dans plusieurs wilayas, ne devraient pas avoir un impact majeur sur les bêtes de sacrifice le prochain Aïd El Adha, mettant l’accent sur l’impératif de fournir les vaccins pour endiguer la propagation de ces épidémies.

Intervenant au forum du quotidien « Le Courrier d’Algérie », M. Mezrou a fait savoir que la fièvre aphteuse n’a pas affecté un grand nombre d’ovins et que la peste des petits ruminants, « plus répondue », ne touche que les agneaux de moins de trois mois, précisant que ces derniers n’atteindront pas l’âge d’un an d’ici le prochain Aïd El Adha et ne pourront, par conséquent, pas être mis sur le marché.

Cependant, a-t-il ajouté, la propagation de cette épidémie dans les wilayas frontalières et steppiques peut impacter le prix des viandes durant le mois de Ramadan prochain, notamment avec la fermeture, par mesure préventive, de grands marchés de bétail.

A cet effet, M. Mezrou a mis l’accent sur l’impératif de fournir les vaccins contre ces épidémies et de sensibiliser les éleveurs pour endiguer leur propagation.

Des cas de peste des petits ruminants et de fièvre aphteuse ont été enregistrés dans 15 wilayas du pays entrainant la perte de dizaines de têtes de bétail et un préjudice pour les éleveurs, d’où l’intervention des pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui a promis des vaccins d’ici la fin du mois en cours et l’indemnisation des éleveurs lésés.

Abordant les causes de cette propagation, M. Mezrou a pointé essentiellement le commerce illégal du bétail, ajoutant que de telles  épidémies étaient également répondues dans les pays voisins et donc transmissibles.

Soulignant que c’est la première fois que l’Algérie était confrontée à la peste des petits ruminants et à la fièvre aphteuse des ovins, il a rappelé que la fièvre aphteuse enregistrée les précédentes années concernait uniquement les bovins, ce qui a mis les vétérinaires et les éleveurs face à une situation inédite et à une tâche difficile.

Concernant le nombre réel du cheptel décimé, M. Mezrou a indiqué qu’il était « impossible pour l’heure de le savoir » car la majorité des éleveurs évitaient de déclarer toutes les pertes, estimant que le chiffre avancé par le ministère (2.000 têtes) « était de très loin moindre que la réalité sur le terrain ». Pour lui, la perte concerne des milliers d’ovins dans 25 wilayas.

Le vice-président de la FNE a précisé que la fièvre aphteuse touche les individus adultes du cheptel sans, pour autant, causer  leur mort, alors que la peste des petits ruminants, qui affecte les agneaux, entraine systématiquement la perte des bêtes affectées.

Néanmoins, et depuis la déclaration, jeudi dernier, du ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi, sur la fourniture de vaccins, « les éleveurs commencent à se manifester petit à petit et à déclarer les cas enregistrés », a-t-il indiqué ajoutant que « l’indemnisation sera difficile  en raison de la non déclaration ou de la non souscription d’assurance par la majorité des éleveurs ».

A cet égard, M. Mezrou a plaidé pour « davantage de subventions des prix de l’orge » et la fourniture de deux quotas par mois au lieu d’un seul aux éleveurs, « étant donné que ces derniers ont actuellement interdiction de transporter leurs cheptels et aussi en raison de la fermeture préventive des marchés ».

Par ailleurs, il a mis en avant la nécessité de travailler de concert avec les pays voisins, notamment la Tunisie et le Maroc, afin d’éradiquer ces épizooties et de renforcer le rôle et les capacités des services vétérinaires dans plusieurs wilayas en vue de répondre à tous les besoins, particulièrement dans la conjoncture actuelle.

Exhortant les éleveurs à faire montre de sens de responsabilité en signalant toute suspicion de cas et de ne pas compter seulement sur les vaccins pour juguler la propagation, il a affirmé que la persistante de ces maladies pourrait entrainer la perte de 400.000 postes d’emploi dans 11 métiers de la filière ovine.

Evoquant la filière élevage, le même responsable a reconnu qu’elle n’était pas organisée alors que les chiffres font état d’un cheptel de 28.