Fièvre aphteuse, Les mesures prises par l’Algérie inquiètent la France

Fièvre aphteuse, Les mesures prises par l’Algérie inquiètent la France

Si, jusqu’ici, la fièvre aphteuse se propage sur le territoire national uniquement, les inquiétudes qu’elle suscite dépassent bien les frontières du pays et vont même au-delà de la Méditerranée. Les organisations professionnelles d’agriculteurs en France sont les premières à s’alarmer de plus en plus de cette situation conjoncturelle entraînée par cette épidémie virale affectant les élevages bovins.

Ainsi, la Coordination Rurale (CR), un des plus grands syndicats agricoles de France regroupant un nombre important d’éleveurs bovins, vient d’interpeller le ministre français de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, Stéphane le Foll, quant aux conséquences des mesures prises par le ministère algérien de l’agriculture pour endiguer la propagation de la fièvre aphteuse dans le pays.

Entre autres mesures, le département d’Abdelwahab Nourri a imposé, en fait, de nouvelles restrictions sur la circulation et l’importation de bovins. Or, l’Algérie est le plus grand importateur de bovins vivants de l’Hexagone.

En 2013, est-il souligné dans une déclaration de l’organisation française, la Coordination Rurale, rendue publique ce samedi 2 août, « l’Algérie achetait près de 70 % des bovins maigres exportés par la France vers les pays tiers : à quel prix va-t-on vendre ces animaux ailleurs si ce marché-là se ferme demain ? »

LG Algérie

A l’origine de l’inquiétude de ce syndicat agricole hexagonal, « le 27 juillet 2014, le ministère de l’Agriculture algérien a annoncé des mesures de séquestration des animaux dans le Nord du pays suite à la découverte de 75 bovins décédés de la fièvre aphteuse. Les éleveurs français ont des raisons d’être inquiets pour leurs revenus », poursuit la déclaration.

Avec les mesures restrictives prises par l’Algérie face à cette épidémie de fièvre aphteuse, la Coordination Rurale estime à 20% le nombre d’éleveurs français dont les revenus sont menacés.

Il faut rappeler que, depuis 2010, l’Algérie diminue graduellement les volumes des viandes fraiches et congelées importées pour les remplacer par l’importation de bovins vivants destinés à l’engraissement au niveau national. Lesquels bovins sont importés en majorité de France. En 2013, l’Algérie est devenue le principal client hors Europe de la filière bovine française.

Mourad Allal