Six foyers dans la wilaya d’Alger
Enfin, le vaccin est là ! Plus de 280.000 doses de vaccin contre la fièvre aphteuse ont été réceptionnées, hier dans la matinée, pour être distribuées en urgence dans toutes les wilayas concernées par la propagation de la fièvre, apprend-on.
Ce quota de vaccins mettra fin à une certaine inquiétude faisant état, et à tort, que la demande de plus d’un million de doses formulée par l’Algérie ne peut pas être disponible en si peu de temps.
Beaucoup d’encre a coulé également dans les colonnes des journaux à ce sujet, et qui mettait en avant le fait que la disponibilité de ce remède pour ce qui concerne sa fabrication nécessitait quelques mois, sachant que le vaccin en question est produit par seulement deux laboratoires à travers le monde.
Il n’empêche que cette opération de vaccination, hautement nécessaire, a pour objectif de diminuer la vitesse de propagation de l’épizootie. Elle permet aussi de disposer de plus de temps pour abattre les animaux dans plusieurs exploitations. Entre autres, le dispositif de lutte prévoit toutes les mesures à appliquer en fonction de l’évolution de la maladie.
Selon les déclarations du ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, M. Abdelouahab Nouri, « l’Algérie fait partie des rares pays dans le monde qui disposent d’une banque de vaccins contre la fièvre aphteuse », ce qui lui permet d’avoir ses quotas après la formulation de la demande.
Pour sa part, le directeur des services vétérinaires, Karim Boughanem, estime que le programme national de vaccination a touché 75 à 80% du cheptel bovin, soit 1,6 million de têtes sur un cheptel de près de 2 millions. 757.000 bovins ont été vaccinés par les services vétérinaires en plus des 850.000 animaux vaccinés entre janvier et mars dans le cadre des mesures préventives contre cette maladie, sachant que l’Algérie compte un cheptel bovin assez important, composé de plus de 1.900.000 têtes. Pour atteindre un tel objectif, le département de l’Agriculture et ses différents démembrements poursuivront leur campagne de vaccination avec cet apport vaccinal composé de quelques centaines de milliers de nouvelles doses. Ils comptent immuniser la totalité du cheptel déclaré par les éleveurs.
Une opération qu’ils envisagent de réaliser avec succès car l’on ne considère une campagne de vaccination réussie que si celle-ci touche 75% du cheptel.
Par ailleurs, et en plus du quota de vaccins reçu hier , des quantités considérables de produits de désinfection ont été distribuées aux APC pour protéger les cheptels bovins existants. Les vétérinaires des wilayas sont de plus en plus mobilisés sur le terrain pour stopper l’avancée et la propagation de cette maladie qui a causé, malheureusement, des dégâts dans les élevages. Les éleveurs sont également appelés à coopérer avec les services agricoles et ce, dans le but d’éviter plus de pertes.
Le ministère de l’Agriculture reconnaît n’avoir pu maîtriser la propagation du virus de la fièvre aphteuse vers vingt wilayas jusqu’à l’heure actuelle. Son secrétaire général, Fodil Ferroukhi, a également déclaré que la propagation de cette maladie qui cible le bovin « s’effectue à une vitesse vertigineuse ».
Les statistiques avancées à ce propos par la tutelle confirment ce constat. Depuis le 25 juillet dernier, date de l’apparition du premier foyer dans la daïra de Bir El-Arch à Sétif, 964 bêtes infectées ont été abattues. Plus de 192 foyers ont été signalés à travers 18 wilayas sur un total de 1,2 million d’exploitations recensées dans le pays.
Comparant ce chiffre au cheptel global dont dispose l’Algérie, estimé à plus de 2 millions de têtes, l’on serait tenté de dire que la situation ne suscite pas une « grande inquiétude », mais, comme l’a si bien souligné le SG, la vigilance est toutefois de mise. « En dépit de ces préjudices, la situation n’est pas, somme toute, catastrophique », a expliqué M. Ferroukhi.
Pour lui, le dispositif de lutte contre cette épidémie, qui consiste, entre autres mesures, en la fermeture des marchés à bestiaux et l’interdiction de déplacements du cheptel bovin, sera maintenu. « Le dispositif ne sera levé et les marchés rouverts qu’une fois la maladie maîtrisée », a-t-il précisé.
Kafia Ait Allouache
Six foyers dans la wilaya d’Alger
Six foyers de fièvre aphteuse ont été enregistrés au niveau de la wilaya d’Alger depuis l’apparition des premiers cas en juillet dernier, a indiqué hier l’inspecteur vétérinaire de la wilaya, Yousfi Abdelhalim. Six foyers ont été enregistrés depuis la fin juillet dernier à Alger répartis sur les communes de Chéraga, Zéralda, Aïn Benian, Rouiba, Saoula et Sidi Moussa. Par ailleurs, 30 têtes de bovins porteurs du virus de la fièvre aphteuse ont été abattues à travers les abattoirs de la wilaya d’Alger, a-t-il fait savoir. 12 éleveurs ont été touchés par cette situation et des dossiers ont été ouverts pour indemniser ces agriculteurs. Il a affirmé, toutefois, qu’aucune tête ovine n’a été
affectée par cette maladie. M. Yousfi a souligné l’impératif pour les éleveurs et agriculteurs de faire preuve de responsabilité et signaler tous les cas suspects parmi leur cheptel, ne pas agir individuellement et contacter immédiatement les services vétérinaires. Il y a deux semaines, des citoyens et des gendarmes ont découvert quatre têtes de bovins morts et jetés anarchiquement dans divers endroits à travers Bouchaoui, Rouiba, Réghaïa et Baba Ali, a signalé le responsable, soulignant que de telles pratiques ne feront qu’aggraver la situation. Il a, par ailleurs, estimé que le manque de viandes rouges au niveau des quatre abattoirs d’Alger (les Annassers, El-Harrach, les Eucalyptus et Rouiba) était normal, compte tenu de la conjoncture actuelle, notamment après la fermeture du marché à bestiaux et l’interdiction de transport des bovins entre wilayas, ce qui explique, selon lui, la baisse de l’abattage. M. Yousfi a qualifié les rumeurs sur la transmission de la maladie à l’Homme après consommation de la viande bovine provenant de têtes infectées, d’infondées. L’abattage des bovins infectés, a-t-il ajouté, ne se fait qu’en présence d’un médecin vétérinaire qui décidera de la comestibilité de la viande ou non. Il a, en outre, rappelé que le seul marché à bestiaux au niveau d’Alger (El-Harrach) et qui est un marché informel a été fermé dans le cadre des mesures prises pour maîtriser la situation. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelouhab Nouri, avait instruit, lundi à Médéa, les autorités concernées afin de multiplier les barrages sécuritaires au niveau des axes routiers menant vers la région Ouest du pays, afin d’empêcher la propagation de la fièvre aphteuse. En outre, M. Nouri a fait état de la vaccination, à la fin mars dernier, de plus de 850.000 bovins, dont plus de 9.000 dans la seule wilaya de Blida, signalant la revaccination, depuis l’annonce de l’apparition de cette maladie en Tunisie, il y a quatre (4) mois, de plus d’un million de bovins, à travers le pays.
Tizi Ouzou
L’épizootie de fièvre aphteuse stabilisée
L’épizootie de fièvre aphteuse, dont les premiers cas ont été enregistrés fin juillet à Tizi Ouzou, est stabilisée au niveau de cette wilaya, a indiqué, hier, à l’APS, l’inspecteur vétérinaire de wilaya.
Le Dr Hachemi Karim Kaddour a souligné, qu’ »après avoir atteint le seuil de 30 communes touchées par la fièvre aphteuse, la situation est en voie de stabilisation depuis deux jours ». Il a ajouté que « l’épizootie qui atteint le pic au niveau local, est maîtrisée, et devrait entamer une courbe descendante dans quelques jours ».
Cette situation est le résultat des mesures engagées, sur le terrain, pour circonscrire cette maladie qui a touché le cheptel bovin, dont celles édictées dans l’arrêté signé par le wali le 31 juillet passé, portant interdiction de tout mouvement de cheptel et de fourrage, et qui a été immédiatement suivie d’effet et appliquée de manière rigoureuse par la fermeture des marchés à bestiaux et l’interdiction de tout mouvement de cheptel, ainsi que des entrées de fourrage dans la wilaya en provenance des circonscriptions touchées par la fièvre aphteuse, a-t-on expliqué.
« L’intervention rapide des services vétérinaires, pour procéder à l’abattage des animaux contaminés afin d’éliminer la source de la maladie, a également largement contribué à limiter la progression de la fièvre aphteuse au niveau local », a ajouté le responsable.
Par ailleurs, « la campagne de vaccination menée annuellement par l’inspection vétérinaire et qui a concerné, de mars 2013 à juin 2014, un total de 120 000 têtes bovines sur un cheptel total de la wilaya de plus de 130 000 têtes, a permis de prémunir les animaux contre cette épizootie », a précisé le Dr Kaddour.
La direction des services agricoles a prévu une autre campagne de vaccination qui sera lancée, vendredi ou, au plus tard, samedi prochain, afin d’assurer une protection pour le cheptel sain contre cette redoutable maladie, a-t-on appris de l’inspecteur vétérinaire.
Selon un dernier bilan communiqué par le Dr Kaddour, et arrêté au 03 août en cours, il est fait état de la déclaration de la fièvre aphteuse dans 79 exploitations de la wilaya, et ayant touché un total de 900 bovins.
Constantine
Une centaine de têtes bovines abattue
Une centaine de bovins atteints du virus de la fièvre aphteuse a été jusqu’à présent abattue dans la wilaya de Constantine depuis l’apparition, le 27 juillet dernier, du premier foyer de cette épidémie dans le commune d’El Khroub (Sud de Constantine), a-t-on appris hier du directeur des services agricoles (DSA).
A Constantine, ce sont 118 cas qui ont été recensés depuis cette date dans les communes d’Ain Abid, d’Ibn Ziad, d’El Khroub, de Hamma Bouziane et de Constantine, a précisé à l’APS M. Yassine Ghediri, faisant savoir que l’abattage sanitaire se poursuit pour toucher le reste des bovins malades.
Une cellule de veille, présidée par le wali et regroupant plusieurs secteurs à l’instar des directions de la santé, du commerce, de la protection civile, de la sûreté de wilaya, de la gendarmerie nationale, de la DSA et des assemblées populaires communales ( APC), a été mise en place pour suivre de près la situation sanitaire du cheptel de la région et contrôler tout déplacement du bétail dans les marchés hebdomadaires.
Pas moins de 166 médecins vétérinaires dont 113 relevant du secteur privé ont été mobilisés dans la wilaya pour éviter toute contamination. Les éleveurs seront indemnisés selon la valeur marchande, a-t-il indiqué.
La wilaya de Constantine dispose actuellement de 51.000 têtes bovines dont 29.000 vaches laitières, a-t-on souligné à la DSA, notant que des campagnes de sensibilisation sont en cours pour assurer un maximum de vigilance.