FFS,Le temps des incertitudes

FFS,Le temps des incertitudes
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Le Front des forces socialistes (FFS) se réveille-t-il sur des lendemains électoraux qui déchantent ? Ali Laskri, le premier secrétaire national du parti, qui a signé, hier, une déclaration publique, fait cas d’une situation politique «inédite et complexe» et évoque un temps fait d’incertitudes.

«C’est le temps des incertitudes», a consenti à reconnaître le FFS, assurément désillusionné, quinze jours après la tenue des élections législatives. Le parti se déclare inquiet de ne rien voir venir, lui, qui, au risque de lézardes organiques, a pris part au scrutin législatif. «Il est des victoires électorales, il est des majorités parlementaires dont on ne sait apparemment que faire, même si elles paraissent numériquement écrasantes ; des décisions et des mesures politiques attendues depuis la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel tardent à voir le jour», est-il souligné dans la déclaration. Notant cela, le FFS se préoccupe-t-il de la constitution d’un nouveau gouvernement, laquelle tarde à intervenir ? C’est à se poser la question car, pour le reste, l’installation de la nouvelle Assemblée ainsi que de ses structures a été faite dans les temps et dans le respect des cérémonies qui y président. «On ne sait pas encore si la recomposition politique en cours est de nature à permettre un jeu politique plus ouvert ou, au contraire, à renforcer le statu quo», a insisté encore Laskri. Mesure-t-il, s’interrogeant ainsi, toute la difficulté qu’il y a à mettre du mouvement dans le statu quo ? «C’est néanmoins en connaissance de cause que le FFS s’est présenté à ces élections. C’est-à-dire, sans aucune illusion sur le caractère limité des possibilités objectives de faire aboutir, à l’intérieur du Parlement, l’ensemble des transformations radicales que requiert le passage à une véritable transition démocratique», a poursuivi Laskri qui, en outre, a souligné qu’«il nous semble, de ce fait, inutile de nous attarder dans la dénonciation répétitive et stérile d’un système de fraude, dont les instruments résident essentiellement en amont (…) les irrégularités constatées lors du scrutin ne sont pas de nature à changer les résultats fabriqués depuis longtemps». On aura noté que le FFS ne parle pas de fraude mais juste d’irrégularités, ce qui ne manquera pas d’épaissir la conjecture autour de la participation éventuelle du parti au gouvernement. Une participation qu’aucun cadre du FFS n’a, jusque-là, daigné infirmer ou confirmer, laissant grand ouvert le livre des supputations. Le FFS, qui se découvre livré aux incertitudes, devra aussi essuyer une fronde organique qui n’a toujours pas dit son dernier mot, même si des «sanctions exemplaires» ont été prises à l’encontre de Karim Tabbou et Samir Bouakouir. Des cadres qui trouvent soutien auprès de larges pans de militants, notamment ceux qui signèrent, en 2006 déjà, une dénonciation en règle de la direction du parti. Ces contestataires sont revenus à la charge et ont accusé, dans une déclaration publique datée d’avant-hier, le FFS de trahir ses fondamentaux dans un troc politique dont la contrepartie serait l’octroi de quelques strapontins. Tout en appelant les nouveaux élus du parti à quitter le Parlement, ils ont récusé les sanctions prononcées à l’encontre des cadres du parti au lendemain du scrutin législatif.

S. A. I.

LG Algérie