Qu’on se le dise, le FFS est définitivement rentré dans les rangs. Après l’exil volontaire d’Ait Ahmed, qu’on dit gravement diminué, le ffs s’impose deux autres exils : l’un spatial, avec interdiction de parler de ce qui se passe dans le pays au motif que des menaces pèsent sur nos frontières ; l’autre temporel qui ignore le présent et rejette le débat vers le passé.
La stratégie ne semble pas être une grande réussite.Le dernier séminaire organisé sur l’avenir énergétique avec l’assistance de l’administration qui a mobilisé une brochette de hauts fonctionnaires et la présence remarquée d’Amar Saadani a rassemblé moins de cent personnes. L’insistance d’avant-papiers d’une APS brusquement attiré par le moindre frémissement de cette formation, n’ont pas été d’un grand secours.
Pour le reste, le ffs se découvre une généreuse naïveté : construire un consensus national. Comment faire dans un univers givré par le sectarisme et un pouvoir qui n’hésite pas à embastiller un blogueur coupable d’un photomontage ? Mystère.
On vient d’apprendre ce mardi de la bouche du premier secrétaire que le ffs qui défend des idées ne soutiendra aucun homme à la prochaine présidentielle. Un dissident qui requiert l’anonymat résume la situation en ces termes : « Nous sommes de moins en moins nombreux à essayer de sauver ce qui peut l’être. Et c’est de plus en plus en plus difficile. S’il n’y avait pas de tension autour de la répartition des postes, le parti serait au gouvernement depuis longtemps. La réalité est là. Le ffs ne soutient pas de candidat car en dehors de l’allégeance à Hamrouche, il n’a personne à proposer. Or Hiddouci vient de le rappeler, Hamrouche ne se battra pas ; il veut « être appelé en sauveur ». Notre parti dépend de tout et de tous sauf de la volonté de ses militants. »
Ali Graïchi