Présidé par le nouveau premier secrétaire Ali Laskri, récemment revenu à la tête du parti en remplacement de Karim Tabou, le Conseil national du FFS s’est réuni aujourd’hui en session extraordinaire.
Cette session a été surtout marquée par la décision d’Ali Laskri de battre le rappel d’anciens cadres dirigeants du parti qui seront désormais dans son cabinet.
Il s’agit en l’occurrence d’Ahmed Djeddai, ancien premier secrétaire, des anciens parlementaires Dalila Taleb, Ikhlef Bouaich et Djoudi Mammeri et du syndicaliste Ali Lemdani. Samir Bouakouir, une autre figure du parti dans les années 90, s’occupera de l’émigration.
Ces nominations, comme le soulignera Ali LASKRI dans son discours, interviennent « à un moment où le FFS aborde une étape décisive ». Le 1er secrétaire du FFS rappellera aussi que la redynamisation du parti, à la faveur des derniers réaménagements organiques, s’inscrit « dans l’esprit des bouleversements intervenus sur la scène régionale et internationale depuis presque une année maintenant.
La clarté de la ligne politique du FFS
Faisant une rétrospective, l’orateur rappellera que la ligne politique du FFS « a été tracée et menée selon un parcours jalonné par des prises de positions très claires concernant les 50 dernières années de la vie du pays, et même davantage, si on fait remonter l’esprit qui anime le FFS à ces deux moments phares que sont l’Appel du 1er Novembre et la plate-forme de la Soummam ».
« Le caractère national, démocratique et pacifique de notre action, son inscription dans une perspective maghrébine tournée vers l’intégration de cette région d’Afrique du Nord dans un partenariat privilégié avec le bassin méditerranéen, nous font obligation de poser les problèmes politiques et organisationnels dans un cadre stratégique qui ne souffre d’aucune étroitesse de vue, d’aucun chauvinisme et d’aucun tribalisme », a insisté à ce propos Ali Laskri.
Ces rappels étant faits, Ali LASKRI enchaine sur les réformes politiques lancées par le pouvoir. Une occasion, pour lui, de lancer une première charge. « Huit mois après l’annonce des réformes par le chef de l’Etat, il n’y a aucune adhésion ou aucun intérêt des Algériens à ce processus « , a-t-il soutenu.
Et de s’étonner du » satisfecit décerné par les puissances étrangères notamment la France et les Etats-Unis d’Amérique aux autorités algériennes ».
Il s’en prend ensuite aux débats parlementaires sur ces réformes. « La qualité, la tonalité et le rythme des débats qui continuent encore au sein des deux chambres du Parlement sont affligeants. On néglige l’essentiel pour ne s’occuper que de l’accessoire. Le parlement a opté pour la stratégie du stop and go échevelé. Les méandres interminables de certains débats n’ont d’égal que la précipitation et l’unanimisme des votes des lois le plus souvent sur injonction », commente le premier secrétaire du FFS.
Les débats au Parlement sont affligeants
Et de passer ensuite à l’opposition médiatique et politique pour constater que « pour le moment elle n’a pas réussi à infléchir significativement les options du pouvoir ».
« Il est vrai que ce même pouvoir, à travers l’action de son gouvernement et de toutes les institutions qui lui sont attachées, s’est donné les moyens d’acheter provisoirement la paix sociale et de réactiver ses séides et soutiens politiques. De même que la bienveillance des milieux financiers et économiques internationaux « , assène t-il encore.
Ce qui amène Ali Laskri à cette conclusion : « Tout indique que pour le moment l’ère du temps est au statu quo, que la crise dans le pays gagne en complexité et en acuité. Je ne peux qu’exprimer l’espoir que des décisions seront prises dans le très court terme pour redonner ses chances à un processus de transition politique et pacifique vers la démocratie ».
Ali Laskri changera de registre pour aborder les futures échéances électorales. « Nous sommes conscients que les échéances électorales à venir, législatives et locales, surviennent dans un contexte international, régional et national particulier, dit-il, soulignant que les interactions entre ces différents contextes auront un impact certain sur notre pays et que nous ne mesurons pas encore son ampleur dans toutes ses dimensions « .
Ces échéances, selon lui, seront « décisives pour les années à venir ». D’où, pour lui, la nécessité d’ »un débat libre, franc, serein et responsable pour déterminer nos choix politiques et notre stratégie ». La convention nationale décidée par Hocine Aït-Ahmed est le cadre idéal pour discuter de ces échéances électorales, explique Ali Laskri qui souligne d’un trait noir la « nécessité de rassembler les énergies ».