Feux de forêt : quelles solutions pour une prévention efficace ?

Feux de forêt : quelles solutions pour une prévention efficace ?

À chaque début de la saison chaude, le massif forestier de l’Algérie se retrouve confronté à des incendies ravageurs. Depuis le début du mois en cours, pas moins de 120 départs de feux de forêt ont été enregistrés dans différentes localités du pays.

Le dernier incendie en date remonte à la journée d’avant-hier dimanche 4 juillet au niveau de la forêt de Bougherghaine, dans la commune de Tamza, daïra d’El Hamma, à 50 km du chef-lieu de wilaya de Khenchela. Selon le premier bilan provisoire rendu hier, l’on parle déjà de plusieurs dizaines d’hectares de forêt ravagés par les flammes.

A n’en citer que cela, force est de constater que les moyens supplémentaires mis à la disposition des services de lutte contre les incendies ne suffisent déjà pas. Le problème se pose, selon des spécialistes en la matière, au niveau de la politique de prévention qui fait défaut.

Interrogé par le quotidien Liberté, le président du club des risques majeurs Abdelkrim Chelghoum a d’emblée fait le constat que « depuis vingt ans, nous perdons une moyenne annuelle de 35 000 et 40 000 ha de forêt dans les incendies », précisant que « c’est tout le relief méditerranéen qui est exposé à ce problème ».

« On ne gère pas un risque majeur comme on gère une élection »

Cependant, le spécialiste affirme que le problème qui se pose en matière de lutte contre les incendies de forêts « réside dans les mesures préventives qui demeurent insuffisantes ». À ce propos, il pointe la « gestion bureaucratique des feux de forêt de la part des autorités ».

Dans le même sillage, l’expert en risques majeurs constate qu’au lieu de « prévenir la catastrophe », les autorités « ne font que la gérer », d’où l’ampleur des dégâts causés chaque année. Évoquant ainsi la gestion bureaucratique qui accentue les conséquences, il affirme qu’on « ne gère pas un risque majeur comme on gère une élection ».

Et comme solution, l’intervenant préconise d’abord « l’aménagement urbanistique des espaces forestiers afin de faciliter l’accès aux sapeurs-pompiers lors de leurs interventions ».

Or, il déplore, dans ce sens, l’absence d’un « modèle numérique qui nous permette de disposer d’une cartographie exacte de nos massifs forestiers et de déterminer aussi la signature de chaque espèce d’arbre pour voir le taux d’inflammabilité de chaque parcelle à travers tout le pays ».

L’expert préconise également la mise en place de « point d’eau dans l’espace forestier », mais aussi « d’utiliser les moyens de télédétection pour anticiper les incendies ». Ceci, sans omettre « le travail de sensibilisation qui doit être permanent et à tous les niveaux ».

Cela devra, selon le même intervenant, « inverser la tendance et réduire les pertes jusqu’à 90% par rapport à la moyenne annuelle actuelle ».