Le phénomène des feux de forêt prend de plus en plus d’ampleur, surtout avec la montée du mercure ces derniers jours, qui a favorisé le déclenchement d’incendies.
Attisés par les températures élevées et des vents violents atteignant parfois 90 km par heure, d’importants feux de forêt se sont déclarés, depuis jeudi, dans plusieurs wilayas du pays à Béjaïa, Jijel, Tizi-Ouzou, Skikda et Annaba. La vague de chaleur générée par ces incendies a fait monter le mercure dans toutes les régions du pays en ce début de mois de septembre.
En effet, selon un bilan de la Protection civile, dix-sept incendies ont été signalés entre lundi et jeudi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, détruisant 34,4 hectares de chêne vert, de maquis et de broussailles et plus de 400 oliviers. Selon les détails fournis par la même source, quatre feux de forêt se sont déclenchés dans les communes de Bouzguène, Illiten, Iferhounène et Ain El Hammam, causant la destruction de 5,9 hectares de couvert végétal. Pour la journée de mercredi, 3 incendies ont été signalés dans les communes de Ouaguenoune et d’Aït Yahia. Ils ont ravagé 17 hectares de chêne vert, de maquis et de broussailles et brûlé 270 arbres fruitiers, dont 240 oliviers, alors que 12 incendies se sont déclarés, jeudi, dans d’autres régions.
Les services de la Protection civile ont souligné que d’autres feux de forêt ont été enregistrés dans différentes régions de la wilaya de Skikda, détruisant plusieurs hectares. Selon la même source, le sinistre le plus important est signalé sur les hauteurs de Stora, près de la région de Oued Chadi, où une superficie de quelque 40 hectares a été la proie des flammes.
La colonne mobile mise en place dans cette wilaya, aidée de renforts dépêchés depuis les wilayas de Batna et de Bordj Bou Arréridj, était encore à pied d’œuvre hier après-midi pour circonscrire ces incendies qui touchent également les zones de Hammadi-Krouma et la Carrière romaine.
Quand à la wilaya de Jijel, le lieutenant-colonel Abdelhamid Zigue, directeur de wilaya de la Protection civile, a indiqué que le feu a détruit des vergers d’arbres fruitiers, de la broussaille et du maquis sans qu’ aucune perte en vies humaines ait été enregistrée. Abdelhamid Zighed a indiqué que sur 9 incendies enregistrés au cours des dernières vingt-quatre heures, celui de Chekfa (40 km au sud de Jijel) est le plus important. Précisons que 21 engins aidés par la colonne mobile ont été mis à contribution pour maîtriser les sinistres. Par ailleurs, concernant les wilayas de Béjaïa et Annaba, le bilan de la Protection civile a souligné qu’un certain nombre d’incendies ont détruit plusieurs hectares.
Il a souligné que les incendies qui se sont déclarés depuis jeudi dans différentes zones de la wilaya de Annaba ont ravagé une superficie de plus de 200 hectares de forêts. La même source a précisé que les sinistres les plus importants en ampleur sont signalés dans le massif forestier de l’Edough, notamment près des localités de Bouguentas et de Aïn Barbar, dans la commune de Seraïdi, qui culmine à plus de 900 mètres d’altitude. S’agissant de la wilaya de Béjaïa, aucun bilan chiffré n’est disponible quant aux dégâts occasionnés mais au moins plusieurs dizaines d’hectares de forêts ont déjà été ravagés par les incendies qui se sont déclarés dans la soirée d’avant-hier. Des coupures de courant ont été occasionnées, privant d’électricité la population.
Néanmoins, et selon des sources locales, les habitants de ces régions ont mis en exergue le fait que les moyens déployés pour faire face aux incendies sont insuffisants, et les pompiers semblent dépassés.
MAZ
Quand la reforestation rapporte
Une étude réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) fait ressortir que replanter quelque 150 millions d’hectares de forêt perdus du fait de la déforestation pourrait rapporter à l’horizon 2020 jusqu’à 85 milliards de dollars par an à l’économie mondiale. L’IUCN a indiqué que la restauration de forêts perdues augmentera les stockages de carbone et contribuera à restaurer des écosystèmes sains et résistants qui fourniront les multiples biens et services dont les gens ont besoin et conduira à une amélioration de la biodiversité.
L’IUCN a estimé que plus de 2 milliards d’hectares de zones déforestées et dégradées dans le monde peuvent faire l’objet de programmes de reforestation. Le chiffre de 85 milliards de dollars (valeur de 2010) par an à tirer de 150 millions d’hectares de nouveaux arbres plantés est une moyenne, équivalente à 570 dollars par hectare et par an, qui tient compte d’importantes variations régionales.