Feuilleton de la crise du FLN,Les contestataires sur leur lancée

Feuilleton de la crise du FLN,Les contestataires sur leur lancée

Les protestataires ont entrepris cette action parce qu’ils ne figuraient pas sur les listes

Une nouvelle direction politique provisoire sera désignée samedi pour gérer la campagne électorale du parti.

Pas de répit dans la crise du FLN alors que l’on se dirige vers la création d’un FLN parallèle. Au moment où la direction politique du parti fait la sourde oreille aux revendications des contestataires, les membres du comité central passent à l’action. Après le retrait de confiance le 9 avril dernier au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, une nouvelle direction sera installée samedi lors d’une réunion du comité central qui se tiendra à El Harrach, Alger. «On va désigner une direction provisoire pour gérer la campagne électorale et après la campagne, on réunira le comité central dans une session ordinaire pour l’élection d’un nouveau secrétaire général et un nouveau bureau politique», nous a déclaré, hier, Abdelhamid Si Afif, membre de cette instance. Le FLN entame donc une nouvelle phase à la veille du début officiel de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain. Belkhadem, qui minimise la portée de la crise et ignore ses détracteurs, laissera certainement des plumes. Pourtant, il continue avec entêtement à vouloir étouffer tout mouvement de contestation au sein de son parti et surtout à minorer le nombre des membres du CC-FLN qui demandent sa «tête». Mardi soir, il a mis au défi ses opposants qui avaient collecté les signatures pour la convocation d’une session extraordinaire du comité central de son parti afin de lui retirer la confiance.«Je les défie de me présenter ne serait-ce que la moitié des signatures des membres du comité central, ou de les publier dans les journaux», a lancé M.Belkhadem au siège du parti.

Pour lui, la réunion du 9 avril lors de laquelle la confiance lui a été retirée, n’est qu’un rassemblement de «quelques frères» du comité central du FLN qui «revendiquaient la tenue d’une session extraordinaire de cette instance pour me retirer leur confiance et contester les listes des candidats aux prochaines élections législatives».

M.Belkhadem a affirmé que «seulement 71 membres» étaient présents au «regroupement», ajoutant que «certains parmi les présents n’étaient pas des militants du FLN, d’autres étaient des militants mais n’étaient pas membres du comité central, en plus de jeunes qui étaient venus uniquement pour scander des slogans». Bien plus, pour le SG du FLN, les protestataires ont entrepris cette action parce qu’ils ne figuraient pas sur les listes des candidats aux législatives de 2012 et parce que leurs enfants n’avaient pas été choisis indiquant à titre d’exemple que «les membres du comité central ont demandé, en l’occurrence Boudjemaâ Haïchour à être candidat à Constantine, Bourzame à Skikda et Abdelhamid Si Afif a demandé à être désigné tête de liste à Mostaganem».

Ces accusations sont récusées en bloc par le député de Mostaganem, M.Si Afif. «Belkhadem me doit une explication. Il m’a dit que c’était le Président Bouteflika qui a demandé de faire en sorte que les membres du bureau politique ne se présentent pas aux élections. Ce qui s’est avéré faux car la présidence de la République a contacté un à un les membres du bureau politique pour expliquer que la Présidence n’est pour rien dans le choix des listes», a expliqué notre interlocuteur.

Concernant le nombre de 71 signatures collectées par les contestataires et avancé par M.Belkhadem, Si Afif indique que ce chiffre concerne la wilaya d’Alger. Ou peut-être que Belkhadem voulait dire qu’il n’y a que 71 membres du CC qui n’ont pas signé la pétition. Mais le SG du parti était sûr de lui. Il a précisé avoir reçu des correspondances de la part de militants du FLN, l’informant qu’ils avaient retiré la confiance aux protestataires et annulé leurs signatures. «Belkhadem se sert de son poste de ministre et il exerce des pressions sur les membres du comité central en les appelant, un à un, les menaçant de sévir contre eux», accuse Si Afif.