Fête internationale du travail,Les candidats tentent de séduire les travailleurs

Fête internationale du travail,Les candidats tentent de séduire les travailleurs
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Exceptionnellement, la fête internationale du travail interviendra cette année en pleine campagne électorale. L’occasion pour les candidats à ces législatives de s’adresser aux travailleurs, dont les attentes et les préoccupations sont innombrables. Ils s’érigeront assurément, tous, en tant que « représentants » de cette frange de la société, en vue de les rassurer sur leur avenir socioprofessionnel.

Des discours politiques ont été d’ores et déjà peaufinés pour la circonstance. C’est du moins ce qu’ont confirmé certaines formations politiques engagées dans cette bataille électorale.

LE RND POUR LA RÉVISION DU PACTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Seddik Chiheb, candidat du RND, tête de liste à Alger, annonce qu’il se rendra le 1er mai à la zone industrielle de Rouiba où il animera un meeting, dont le sujet principal s’articulera autour des enjeux du monde du travail et la symbolique que renferme cette journée pas comme les autres. Le RND ira donc à la rencontre des travailleurs pour débattre avec eux « de l’avenir de notre économie, tributaire d’un engagement ouvrier en premier lieu ». En termes de textes réglementaires régissant le travail, M. Chiheb affirme que le RND est convaincu qu’aucune législation ne peut rester éternelle. Ainsi, le code du travail doit être « évolutif », en fonction des nouvelles donnes socioprofessionnelles. Il plaide pour l’amélioration du pouvoir d’achat, devant passer d’abord par une régulation du marché et une amélioration de la production nationale.

Le parti estime que la question des augmentations salariales n’est qu’un « artifice réglable », et le RND n’a jamais été contre. La couche moyenne constitue le socle de la société. D’où l’importance d’instaurer un dialogue social « actif » qui anticipe les problèmes, loin de la surenchère. M. Chiheb a fait savoir que le RND considère que le pacte économique et social établi dans un moment de notre évolution sociale, nécessite d’être revu, en lui donnant « un sens réel ». Le but étant de jeter les bases d’un véritable dialogue social. Faut-il revoir le volume horaire de travail ? M. Chiheb est pour une législation et des horaires de travail souples, adaptés à l’économie et à l’administration. « Il est grand temps de passer à une gouvernance plus souple », estime-t-il dans le but de renforcer davantage la cohésion sociale.

L’UFDS CONTRE L’AUGMENTATION DU VOLUME HORAIRE DE TRAVAIL

Noureddine Bahbouh, président de l’Union des forces démocrates et sociales (UFDS), compte, pour sa part, tenir un rassemblement le 1er mai à Sidi Bel-Abbès. Il envisage, dira-t-il, d’adresser des messages « forts » aux travailleurs pour faire part de ses propositions basées sur l’amélioration du pouvoir d’achat et le besoin de garantir à la classe ouvrière des salaires décents et honorables. L’UFDS propose un SNMG à 25.000 DA, qui tienne compte du taux d’inflation et des exigences socioéconomiques. M. Bahbouh estime cependant que le code du travail doit faire l’objet d’un débat national, notamment avec les parties concernées, dans les limites de « l’acceptable ». Il déclare dans la foulée qu’il n’est pas partisan de l’augmentation du volume horaire de travail, tout en insistant sur le respect des lois de la République, que ce soit dans le secteur public ou privé. Ce qui assurerait une meilleure protection des travailleurs et éviterait des mouvements de protestation « anarchiques ». Kamel Mida, chargé de communication du MSP, indique lui aussi que l’Alliance verte devra, le jour de la fête du travail, axer ses discours sur les préoccupations des travailleurs en puisant dans le volet social de son programme politique. Le droit à la grève, le droit à un salaire honorable, le droit à une vie paisible, sont autant de leitmotivs que l’Alliance de l’Algérie verte va défendre. Moussa Touati, président du FNA, qui sera à El Bayadh le 1er mai, va plus loin pour réclamer que le salaire d’un ministre ou de député ne doit pas être supérieur à trois fois le salaire minimum du travailleur. Pour ce dernier, il réclame en premier lieu le respect de sa dignité, imputant le manque de motivation des travailleurs à la non-considération des compétences. Le pacte économique et social doit être revu, dira-t-il aussi, et remplaçé par un pacte national élargi à toutes les parties concernées par le monde du travail.

Karima Alloun