Fête internationale du travail Préserver l’emploi, une volonté politique

Fête internationale du travail Préserver l’emploi, une volonté politique

La célébration de la journée mondiale des travailleurs de cette année intervient en Algérie dans un contexte socioéconomique marqué par une crise pétrolière engendrée par une chute des cours des hydrocarbures sur le marché mondial amorcée depuis l’été 2014.

A l’instar des pays exportateurs de pétrole, l’Algérie, dont la quasi-majorité de ses rentrées en devises proviennent de la vente de l’or noir et du gaz, subit les contrecoups de la dégringolade des cours mondiaux qui se sont répercutés sur l’équilibre de ses indices macroéconomiques, notamment sa balance commerciale. Afin de réduire les déficits et rationaliser les dépenses, tout en renflouant les caisses de l’Etat, le gouvernement a introduit une série de mesures et de réformes pour redresser la barre et partant éviter le recours à des ajustements comme ceux opérés durant les années 1990.

En effet, le souvenir des plans sociaux, des licenciements collectifs et de la fermeture d’usines et d’entreprises économiques résultant des accords avec le FMI durant la dernière décade du siècle dernier demeure toujours vivace dans l’esprit des travailleurs qui redoutent par-dessus tout de vivre le même drame.

Cette appréhension, somme toute légitime, est-elle une fatalité ? Bien que le colossal projet de la diversification de l’économie nationale pour sortir de la dépendance des hydrocarbures soit une idée qui ne date pas d’aujourd’hui, force est de constater que jamais l’Algérie n’a réuni autant d’atouts comme ceux dont elle dispose actuellement pour opérer sa mue économique.

En effet, la consolidation et l’élargissement de sa base infrastructurelle, grâce aux investissements publics consentis depuis 2000, sa santé économico-financière que garantissent à terme ses réserves de change et une dette extérieure presque nulle ainsi que la mise en place de lois et un cadre juridique stables, incitatifs et favorables à l’investissement productif sont des gages tangibles à même de permettre une transition apaisée et sans conséquences néfastes sur le plan social, mais surtout idoine pour l’émergence d’un puissant réseau d’entreprises nationales publiques et privées dans différents secteurs d’activités. En attendant l’atteinte de cet objectif, les statistiques de l’ONS arrêtées fin 2015 font ressortir que la population occupée avoisine les 10,6 millions d’individus, ce qui correspond à un rapport d’occupation de l’ordre de 26,4%, contre un taux de chômage estimé à 11,2% en septembre de la même année.

Par catégorie d’âges, se sont les 16-24 ans qui représentent le plus important taux avec 29,9%. Les efforts des pouvoirs publics pour préserver mais aussi créer l’emploi, notamment générateur de valeur ajoutée, est une démarché stratégique de sa politique qui se sont couronnés l’année dernière et cette année par la sauvegarde de deux fleurons économiques, pour ne citer que ces deux cas. L’on se rappelle de la tension qui pesait sur la SNVI, ses filiales et ses centaines de travailleurs exprimant leurs craintes de subir un plan social. L’intervention de l’Etat en levant un fonds colossal pour réussir un plan d’urgence de redressement et de développement de la SNVI a non seulement fini par rassurer les travailleurs quant à leur avenir professionnel, mais surtout a concouru substantiellement à la concrétisation du projet de modernisation de son outil de production qui, à terme, propulsera cette société symbole au rang de groupe fiable d’une compétitivité internationale. Même topo pour le complexe sidérurgique d’El Hadjar, un autre fleuron de l’industrie lourde nationale. L’opération de recapitalisation d’ArcelorMittal Algérie, d’ArcelorMittal Pipes et Tubes Algeria (AMPTA) et d’ArcelorMittal Tébessa, et le transfert des parts à Imetal (groupe public), a fini par remettre sur les rails le devenir de ce pôle sidérurgique national en ambitionnant d’assurer en 2017 une production de 2 millions de tonnes.

Ces deux exemples démontrent si besoin est que la politique de maintien d’entreprises déficitaires sous perfusion à coût de grosses dotations est révolue. L’heure est à la compétitivité et l’émergence d’un tissu économique qui s’appuie essentiellement sur des outils porteurs de richesses et assurant des emplois pérennes. Ce cap que tracent les nouvelles orientations va dans le sens de la diversification de l’économie nationale, la mise en place d’une plateforme dédiée à l’énergie renouvelable, alternative incontournable de la politique énergétique nationale, et l’encouragement des nouvelles technologies dans différents domaines de l’énergie. La transition vers cette nouvelle ère économique sera aussi facilitée par la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et de cadres formés grâce au potentiel de la ressource humaine nationale issue des universités et des établissements de la formation professionnelle qui ont vu ces 15 dernières années leur nombre décupler. A tous ces atouts, s’ajoutent d’autres d’ordre juridique.

En effet, les avantages d’accompagnement et les allégements fiscaux introduits dans la dernière loi de finances en faveur des opérateurs économiques, ceux contenus dans le futur code de l’investissement qui favorise davantage l’investissement utile et l’équation gagnant-gagnant lorsqu’il s’agit des IDE ainsi que les différentes mesures prônant la diminution des échanges commerciaux au profit de la collaboration économique, constituent le point fort sous-tendant la garantie d’un climat des affaires attractif et non contraignant. En somme, toutes les dispositions et tous les moyens existent pour faire notamment de tous les secteurs primaire, secondaire et tertiaire un champ d’investissement porteur et générateur