Fête du travail: Une célébration sur fond de contestations

Fête du travail: Une célébration sur fond de contestations
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La Fête des travailleurs intervient cette année dans un contexte marqué par l’intensification des actions de protestation enregistrées dans plusieurs secteurs.L’Algérie connaît, depuis quelques années, l’émergence de plusieurs organisations syndicales dites autonomes.

Grâce à une forte mobilisation des travailleurs et une structuration élargie à tous les secteurs publics et privés, ces organisations syndicales ne reculent devant aucun obstacle pour défendre les droits socioprofessionnels des travailleurs et exiger davantage d’acquis.

Cela a donné lieu à une immobilisation totale de plusieurs activités pendant plusieurs jours. Au bout de quelques années de lutte, la contestation s’est généralisée dans le secteur de l’éducation et a fait qu’il suffit d’un mot d’ordre de grève pour voir tous les établissements scolaires fermés pendant quelques jours.

Les autres corps de l’éducation comme les intendants ou encore les corps communs ont élevé leur voix à maintes reprises pour exiger une réelle prise en charge de leurs revendications. Le même constat est valable pour le secteur de la santé où les syndicats poursuivent leur combat pour faire valoir des droits avoués clairement dans le statut de la Fonction publique.

Un grand travail est mené dans le secteur des communes où les travailleurs se mobilisent de plus en plus pour améliorer leurs conditions de travail et leur statut. Nous avons assisté également à la protestation des avocats contre leur nouveau statut qu’ils considèrent «loin de leurs aspirations», à celle des greffiers qui réclament une organisation de leur profession, le droit au congé, à un salaire et à un statut digne de ce métier.

Les anciens rappelés de l’armée et les patriotes se sont soulevés également contre les maigres pensions auxquelles ils ont eu droit il y a quelques années et qui ne leur permettent plus de répondre à leurs besoins. Les retraités ont exercé un forcing pour améliorer leurs maigres pensions. Les journalistes ont protesté pour la publication de la nouvelle grille des salaires. La contestation a ainsi gagné plusieurs terrains avec un seul mot d’ordre : «améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs».

Ceci arrive pendant que le gouvernement multiplie les tentatives pour gagner la paix sociale. Le salaire national minimum garanti (SNMG) a été augmenté deux fois en deux ans et tous les autres salaires avec les arriérés ont été versés aux travailleurs selon des calendriers arrêtés avec le partenaire social. Mais cela n’a pas empêché les syndicats de demander plus, surtout que l’Algérie a réussi le pari d’avoir de bonnes réserves de change même si le gouvernement reste impuissant devant les phénomènes de l’inflation et de l’informel.

Les protestations se poursuivent encore. Ni les représailles ni même les élections législatives du 10 mai prochain n’ont empêché la poursuite de la protestation pour arracher des droits. On assiste ces dernières semaines à l’organisation de plusieurs mouvements alors que moins de 10 jours nous séparent du prochain rendez-vous électoral. La politique ne semble pas, pour autant, intéresser les Algériens qui aspirent, d’abord et avant tout, à une vie meilleure.

N. B.