BATNA- Les producteurs d’ail ont été unanimes à soulever, dimanche soir à l’ouverture lors de la fête consacrée à cette plante potagère à la maison de jeunes de Ksar Belezma (Batna), les difficultés liées à la commercialisation de leur production.
La fête de l’ail, marquée par la participation de nombreux producteurs et des fournisseurs d’intrants phytosanitaires, et qui a donné lieu à la remise de médailles aux meilleurs producteurs et à des vulgarisateurs agricoles locaux, est organisée pour la première fois dans cette commune où la production d’ail est abondante et constitue un véritable levier du développement local.
Le problème de la commercialisation était au centre de débats entre professionnels en marge de l’exposition organisée à cette occasion. Les agriculteurs ont appelé, notamment, à une assistance de l’Etat pour la valorisation de cette filière à travers la création d’unités de stockage et de conditionnement.
Lors de cette manifestation, les producteurs de cette plante vivace, indispensable dans toutes les cuisines du monde, ont souligné que « le problème de l’écoulement de la production représente une contrainte majeure » qui, selon eux, « s’accentuent d’année en année, surtout avec la rude concurrence du produit importé » qui n’est pas, ont-ils affirmé, d’aussi bonne qualité que l’ail local.
Le même problème de commercialisation a été soulevé par Kamel Medjdoub responsable de la Chambre de l’agriculture, citant la ville voisine de Merouana et qui relève néanmoins « le grand engouement des jeunes agriculteurs pour cette activité ».
Le plus jeune fermier de Ksar Belezma, M. Djamel Mekhloufi, a souligné, pour sa part, que les cultivateurs de cette localité ont réussi à réaliser une production abondante, sauf a-t-il ajouté, qu’ ils se contentent d’écouler leur produit « à petite échelle, dans des marchés hebdomadaires ou à travers des réseaux familiaux, faute de coopératives spécialisées dans la collecte et la vente du produit ».
« Chez les producteurs, le prix ‘sortie de verger’ est de 18 dinars le kg, alors que le consommateur doit le payer entre 45 et 50 dinars, selon la qualité du produit exposé », a encore affirmé encore le même fermier.
De par son climat, l’étendue de ses domaines cultivables, la richesse et la diversité de ses potentialités naturelles, la région de Ksar Belezma a forgé un terroir particulier qui n’est autre qu’un ail rose dont la saveur piquante et les propriétés diététiques en ont fait un ingrédient indispensables dans toutes les cuisines des Aurès.
Introduite entre 1986 et 1991, la culture de l’ail s’est considérablement développée au cours des dix dernières années dans les régions de Merouana et de Ksar Belezma. Elle occupe désormais quelque 2.070 hectares, et regroupe 1.880 fermiers affiliés à la chambre de l’agriculture.
Selon les responsables de la direction des services agricoles (DSA), la récolte de cette année devrait dépasser les 200.000 quintaux, soit deux fois plus que l’année dernière. Un essor dû surtout, selon les services agricoles, aux mécanismes de soutien de l’Etat en faveur des agriculteurs.