Alors que le réveillon est à nos portes, les Algériens ne semblent pas vraiment enthousiastes à l’idée de célébrer cette fête marquant le début du nouvel an.
En effet, en effectuant une petite escapade dans la capitale rien ne laisse présager de quelconques préparatifs d’avant-fête. Hormis quelques magazines affichant des promotions sur les vêtements spéciales fin d’année et quelques pâtisseries qui vendent des bûches, les citoyens rencontrés dans la capitale donnaient l’air de vaquaient à leurs occupations habituelles, loin de l’ambiance de fin d’année.
« Malgré les réductions spéciales réveillon, on n’a pas vraiment enregistré un afflux de citoyens plus important que les autres jours», nous dira un vendeur dans une chocolaterie non loin de la Grande Poste. «À titre d’exemple une tablette de chocolat de marque suisse est cédéé au prix de 500 DA alors que son prix était de 600 à 650 DA », a-t-il ajouté.
Un pâtissier de la rue Ben M’hidi indique, quant à lui, que depuis quelques jours il a reçu quelques commandes de bûches dont le prix varie entre 700 et 1 000 DA. Par ailleurs, selon des témoignages recueillis au centre de la capitale, les Algérois sont partagés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la célébration du réveillon. «Le réveillon est une occasion de passer de bons moments avec sa famille ou entre amis.
Cette année je pense sortir avec mes amis pour faire la fête et accueillir la nouvelle année comme il se doit», souligne un jeune citoyen la trentaine à peine entamée. «Je ne comprends pas pourquoi les Algériens fêtent le réveillon.
C’est contraire à notre religion, nous sommes des musulmans et on doit célebrer uniquement les fêtes qui nous concernent», ajoute un autre citoyen, avant d’ajouter avec ironie : «d’abord comme je suis kabyle, je vais fêter le 12 janvier».
ENTRE SOIRÉES ET LES VOYAGES
D’autres, notamment les plus jeunes, préfèrent tempérer en attendant de voir les programmes concoctés durant la soirée du 31 décembre. Entre soirées organisée dans les restaurants et les hôtels huppés en passant par les centres commerciaux et les boites de nuit, le choix semble difficile et dépend surtout du portefeuille de ces jeunes assoiffés de vie et de liberté.
«Comme mon budget ne me permet pas de passer une soirée d’exception je cherche des programmes intéressants sur les différents sites Internet», nous confie un jeune chômeur. Les hôtels, restaurants et agences de voyages offrent depuis quelques jours des formules plus alléchantes les unes que les autres pour différentes destinations.
Istanbul, Dubaï, Madrid ou encore la Tunisie, les professionnels des voyages organisés, notamment en cette période de fin d’année, n’ont pas omis de faire escale au grand Sahara algérien qui s’impose de plus en plus comme destination prisée et incontournable pour les Algériens désireux de passer un réveillon sous le signe de l’hospitalité. «Cette année je vais partir à Timimoun. Un ami qui est parti l’année dernière m’en a parlé.
Il paraît qu’on peut passer des moments inoubliables, d’autant plus que les citoyens du Sahara sont très accueillants», assure Mohamed. «Le Grand Sud est ma destination préférée pour les fêtes de fin d’année. C’est l’une des rares occasions de passer des moments inoubliables avec sa famille et oublier la pression quotidienne du travail», indique un autre père de famille.
UN RÉVEILLON SOUS HAUTE SÉCURITÉ
Sur le plan sécuritaire, la priorité des services de sécurité à l’approche des fêtes de fin d’année est la lutte contre la délinquance et le crime organisé, notamment le trafic de drogue et d’armes. Pour ce faire, un dispositif sécuritaire spécial est opérationnel depuis le début de cette semaine et ce, jusqu’au 3 janvier prochain.
L’objectif est de sécuriser les vacances scolaires et les fêtes de fin d’année. Selon la direction de la sécurité publique (DSP), les mesures de sécurité au niveau des places publiques, lieux de loisirs et gares ferroviaires ont été renforcées par des patrouilles mobiles et pédestres. Les différentes sûretés de wilaya, notamment dans les grandes villes, ont été instruites pour la multiplication des descentes dans les quartiers chauds et les fiefs de la délinquance.
Pour la DSP, Il s’agit d’opérations préventives de lutte contre la criminalité urbaine. La période précédant les fêtes de fin d’année est particulière, ce qui nécessite un dispositif sécuritaire spécial. Les policiers sont appelés à plus de vigilance et de mobilisation.
De son côté, la Gendarmerie nationale vient de mettre en place un dispositif spécial. «Le plan d’intervention porte essentiellement sur l’occupation du terrain», selon la cellule de communication du commandement de la GN.
Des patrouilles mobiles et pédestres sont déployées au niveau des places publiques, des grands hôtels et autres complexes touristiques. Au niveau des frontières, les éléments des groupements des gardes frontières (GGF) multiplient les patrouilles afin de déjouer toute tentative d’introduction de drogue, de boissons alcoolisées ou d’armes.
Selon la même source, des mesures ont été également prises dans les wilayas du Sud. Les sites touristiques et les circuits de loisirs ainsi que les sites d’hébergement des touristes dans le sud du pays sont mis sous haute surveillance durant cette période. Selon le commandement de la GN, un dispositif vient d’être mis en place dans les wilayas d’Illizi, Tamanrasset, Adrar et Ghardaïa.
Il consiste à sécuriser les sites touristiques du Tassili, du Hoggar, de Taghit, Djanet, les hôtels et les restaurants ainsi que les lieux d’hébergement des touristes nationaux et étrangers. Par ailleurs, les opérations de ratissage menées par l’ANP aux frontières sud et est se poursuivent avec couverture aérienne pour traquer les contrebandiers, les narcotrafiquants et autres terroristes.
Younes Guiz