Festival international «filmer le travail»: Le 7e art algérien des années 1970 à nos jours

Festival international «filmer le travail»: Le 7e art algérien des années 1970 à nos jours

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L’Algérie sera à l’honneur à la dixième édition de ce festival qui se tiendra cette année du 8 au 17 février 2019. Un festival qui a lieu chaque année à Poitiers en France. En effet, l’Algérie se dévoila à travers une série de films documentaires et de fiction, datant des années 1970 à nos jours.

Parmi une large sélection des films qui seront présentés figurent de nombreux films rares et récemment restaurés. Tous les films seront présentés et suivis d’une discussion avec Federico Rossin, historien du cinéma et programmateur indépendant. C’est le film Omar Gatlato de Merzak Allouache qui fera l’ouverture de ce festival. Parmi les autres films au programme on citera Le Charbonnier de Mohamed Bouamari, Viva Laldjérie de Nadir Moknache, Dernier Maquis de Rabeh Ameur Zaimeche, Samir dans la poussière de Mohamed Ouzine, Des moutons et des hommes de Karim Sayad etc. Sur le site du festival, Federico Rossin, historien du cinéma et programmateur indépendant affirme: «On ne peut parler de cinéma ‘algérien » avant la guerre de Libération nationale.

Le cinéma du début des années 60 devait participer à la tâche idéologique du pays: créer un front culturel uni, galvaniser les esprits, enthousiasmer les spectateurs. Peu à peu les sujets commencent à changer: on porte à l’écran la réforme agraire et l’industrialisation, on se pose la question de nouveaux rapports sociaux et de genre (l’émancipation de la femme). On commence à filmer le quotidien de travailleurs (des émigrés aussi), les différences entre la ville corrompue (dénonciation de la bureaucratie) et la campagne (glorification de la paysannerie).

Mais au début des années 80 le cinéma algérien entre en crise profonde: les pouvoirs publics arrêtent de financer la culture et les cinéastes se transforment souvent en producteurs de leurs films et ils partent ailleurs ou commencent à travailler pour la télé.»

Et d’ajouter: «Dans la décennie suivante les mouvements fondamentalistes d’un côté, et la mondialisation de l’autre, donnent le coup de grâce à la société et à la culture issues de l’indépendance. Et pourtant, de nouveaux talents commencent à travailler en ce moment et continuent à nourrir les espoirs des jeunes cinéastes d’aujourd’hui.» Mais de se poser la question aussi: «Renaissance d’un cinéma algérien ou simplement nouvelle vague des cinéastes nés dans le même pays, souvent symboliquement seuls et économiquement et culturellement en exil?» Une question à laquelle saura certainement répondre Nabil Djedeouani lors d’une table ronde autour du thème «Pour une histoire du cinéma algérien», lui le féru d’archives sur le 7ème art algérien. Il est bon à noter le très beau film de Hassen Ferhani Dans ma tête un rond-point qui a remporté le Grand Prix Filmer le travail en 2016.