Festival international du cinéma et de la télévision de Ouagadougou : L’Algérie rafle trois prix spéciaux

Festival international du cinéma et de la télévision de Ouagadougou : L’Algérie rafle trois prix spéciaux

«Voyage à Alger » signé Abdelkrim Bahloul a été doublement couronné avec le Prix des Nations Unies pour les droits de l’enfant d’une valeur de 2 millions FCFA (environ 3.000 euros), et le prix SIGNIS (Association catholique mondiale pour la communication) d’une même valeur. « Essaha », une comédie musicale de Dahmane Ouzid a remporté le prix des Nation unies pour la lutte contre la pauvreté d »une valeur de 5 millions FCFC (environ 7.700 euros).

Dahmane Ouzid approché en marge de la cérémonie des remises des prix, qui a réuni les quelques centaines des cinéastes africains participant à la biennale de Ouagadougou s’est dit fier de cette distinction de qualité.



Abdelkrim Bahloul, quant à lui a exprimé sa satisfaction de décrocher deux distinctions des plus importantes des prix spéciaux, estimant que le jury des Nations Unies a primé le film parce qu’il a traité la question des enfants des Chouhada et toutes les injustices qu’ils ont subi après l’indépendance.

Quant au prix SIGNIS, je pense que c’est l’objectivité de la vision que porte le film sur les Algériens et les colons français, au cours et après la guerre, qui les a convaincu », a-t-il estimé ajoutant que « le film n’est pas raciste, et qu’il montre qu’un Algérien peut être bien comme mauvais et de même pour un colon français ».

La coordinatrice des Nations Unies au Burkina Faso, Mme Djamila Kabrale, approchée en marge de la cérémonie, a indiqué qu’un jury des deux prix de l’ONU a choisi les deux longs métrages algériens entre une vingtaine de films.

Les résultats des compétitions officielles pour les trois catégories principales .

Longs métrages, courts métrages et documentaires seront dévoilés dans la soirée du samedi, lors de la cérémonie de clôture.

L’Algérie participe avec 6 films, 2 dans chaque catégorie.

Il s’agit de « Voyage à Alger » et « Essaha » dans la catégorie long métrage, « Garagouz » et « Khouya » dans la catégorie court métrage, et « Dans le silence je sens rouler la terre » et ½ « Le docker noir ».

L’Algérie n’a décroché qu’un seul Etalon d’or de Yenenga, prix suprême du palmarès du Fespaco, en 1985, avec « Histoire d’une rencontre » de Brahim Tsaki.

Forte participation maghrébine au Fespaco

Une forte participation maghrébine a été enregistrée à la 22e édition du Festival panafricain de Ouagadougou (Fespaco), a indiqué vendredi le directeur artistique du festival, M. Ardiouma Soma.

« La participation des pays maghrébins au Fespaco est forte depuis quelques années », a-t-il affirmé, précisant que la présence de l’Algérie et du Maroc est la plus marquée. Parmi les 18 longs métrages en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga, 5 sont proposés par ces deux pays.

Dans la catégorie court-métrage, le Maghreb participe également avec 5 films. S’agissant de la qualité de cette participation, le directeur artistique du Fespaco, responsable de la sélection des films, l’a qualifié de « bonne ».

M. Soma a par ailleurs noté la participation de plus en plus importante des pays de l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est (Kenya et Tanzanie), ainsi que le retour de Madagascar après une absence de près de trois décennies. Les projections des films de la sélection officielle ont débuté avec la comédie musicale algérienne, « Essaha » de Dahmane Ouzid. Interrogé sur ce choix, M. Soma a affirmé que c’est la qualité du film et non sa provenance qui a motivé sa sélection. « Lorsque je programme des films, tout ce que je prends en considération, c’est sa qualité, et Essaha est un film de qualité », a-t-il souligné.

Concernant le thème de la 22e édition de la biennale de Ouagadougou, « Cinéma africain et marchés », M. Soma a avoué qu’il s’agisait pour l’instant de mettre en place des mécanismes pour garantir « la survie » du cinéma africain. « Le 7e art est mort dans certains pays, dans d’autres, les salles obscures continuent à fermer les unes après les autres », a-t-il regretté. Selon lui, la solution consiste à développer des « zones de production cinématographique ».

C’est « la meilleure solution pour faire face aux carences existantes », a-t-il soutenu. La complémentarité est de principe de cette idée, où chaque pays s’occupe du développement d’un seul volet dans l’industrie cinématographique. S’agissant de la coopération Afrique du nord – Afrique subsaharienne dans le domaine du cinéma, il a indiqué que plusieurs accords de coproduction entre les pays du Nord (Algérie et Maroc) ont été signés avec d’autres du Sud (Mali, Côte-d’Ivoire et Burkina Faso). L’idée d’une interproduction africaine a été lancée en 2009, lors du Festival culturel panafricain. « Le cadre de l’interproduction existe. C’est aux professionnels du cinéma d’agir et de proposer des projets dans ce sens », a ajouté M. Soma.