Des chanteurs, des personnes chargées de la programmation de l’Office national de la communication et de l’information (ONCI) et même le commissariat du Festival de Timgad confondent entre la chanson chaouie, la chanson A’roubi et la chanson aurasienne.
A plusieurs reprises, au programme du Festival international de Timgad, des chanteurs chaouis (combien sont-ils nombreux) sont annoncés en fanfare, mais sur scène, le festivalier est surpris de découvrir qu’ils sont des chanteurs aurasiens chantant en arabe et utilisant les sons vocaliques chaouis.
Est-ce que les programmeurs du festival ou de l’ONCI ignorent la différence entre la chanson aurasienne, la chanson chaouie et la chanson arabe ou le font-ils exprès ? La question se pose d’elle-même : Quelle est la différence entre la chanson aurasienne, la chanson chaouie et la chanson A’roubie ?
En quoi différent-elles et en quoi se rassemblent-elles ? Cette question avait été déjà posée au parolier et chanteur Mohamed Ounissi et voici sa réponse : «La chanson aurasienne renferme tous les genres musicaux arabes et chaouis. Elle diffère seulement par l’accent de la voix, selon les régions des Aurès. Elle est très riche en mélodies. Elle est de quatre gammes mariées. La chanson aurasienne ne se limite pas aux frontières de la wilaya de Batna. On la trouve à Tébessa, à Nememcha, à Sétif, en passant par Oum El-Bouaghi, Khenchela, Biskra, Batna, Constantine, à Sedrata (Skikda)… Enfin, dans une manière ramassée, dans les Aurès», a-t-il répondu.
Pour ce qui des types, notre interlocuteur, d’emblée, fait observer que «dans Lawrès où nous trouverons différents types de sraouis, les usuels sont : sraoui lem’ridji, sraoui sa’hael (facile), sraoui el-met’boua en allant au rakrouki.
Ce genre de chants était interprété généralement par Beggar Hadda et on le trouve à Souk-Ahras, Tébessa et Annaba…» Et il ajoute : «Concernant le sujet de la chanson chaouie, ça va de soi. Elle est une chanson dont les paroles sont chaouies et la chanson arabe en langue arabe dialectal ou classique. Seulement, la chanson chaouie exige une voix plus profonde et puissante pour qu’elle soit plus porteuse. Son interprète doit avoir de la force du souffle. Pour être puissant dans sa voix, il doit prendre l’air au bas du ventre…», ajoute-t-il encore.
Le sujet est très long et demande d’en parler pour lever toutes les confusions. Il interpelle les responsables de l’ONCI et le Festival international de Timgad doit organiser des conférences et inviter des spécialistes pour se pencher sur la chanson chaouie, arabe et aurasienne. Cela, dans le but de montrer la richesse de notre patrimoine immatériel qui fait notre force, mais aussi lever les équivoques maintenues par l’ONCI qui, apparemment, a des connaissances très limitées en ce qui concerne la culture algérienne.