Festival du film amazigh de tizi ouzou : Une journée dédiée à Mouloud Mammeri

Festival du film amazigh de tizi ouzou : Une journée dédiée à Mouloud Mammeri

Aujourd’hui, mardi, c’est la dernière journée du festival réservée aux projections des films et documentaires en compétition.

Hier, lundi 26 février, c’était le 29e anniversaire du décès de l’écrivain-chercheur Mouloud Mammeri auquel est dédiée la 16e édition du Festival national culturel annuel du film amazigh qui se tient depuis samedi dernier dans la capitale du Djurdjura.

En plus des activités qui lui sont consacrées dans le cadre de ce festival, sa région natale Ath Yanni, a abrité également des activités commémoratives de l’anniversaire de la disparition de l’auteur du roman «La colline oubliée» d’où a été inspiré le scénario du premier long métrage en langue amazighe, réalisé en 1994 par le regretté Abderrahmane Bouguermouh. Le Festival du film amazigh a donc réservé une bonne place à ce pilier dans la recherche en linguistique amazighe. Une exposition très intéressante a été mise à la disposition des visiteurs et des festivaliers en marge des projections des films et autres documentaires s’inscrivant dans le cadre de la compétition pour le prix de l’Olivier d’or de la meilleure production audiovisuelle en tamazight. Mais c’est sans doute le stand des livres du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) qui propose une belle surprise aux lecteurs de Mouloud Mammeri. En effet, le stand en question propose à la vente une toute nouvelle édition de la célèbre grammaire de tamazight, «Tamjerumt n tmazight, tantala taqbaylit», conçue et réalisée par Mouloud Mammeri.

Et cette nouvelle édition qui vient d’être fraichement imprimée a le privilège d’être une édition revue, corrigée et augmentée, nous explique un responsable du Cnrpah, rencontré sur place. Avant de décéder, Mouloud Mammeri avait apporté des rectifications et des corrections ainsi que des enrichissements à cette grammaire. Lesdites corrections ont été conservées par son fils qui les a mises à la disposition du Cnrpah l’année dernière, ce qui a permis d’éditer cette nouvelle version augmentée qui fera sans doute le bonheur des apprenants de la langue amazighe. Le même stand propose, à l’occasion du 29e anniversaire du décès de l’auteur de «Chikh Mohand a dit», plusieurs autres livres du même écrivain dont le lexique de tamazight moderne (Amawal n tmazight tatrart) ainsi que des recueils de poésies anciennes traduites et annotées par Mouloud Mammeri en personne.

A la même occasion, les deux films dont le scénario est tiré des oeuvres de Mouloud Mammeri ont été projetés hier dans différentes villes de la wilaya, en marge du festival. Il s’agit de «La Colline oubliée» de Abderrahmane Bouguermouh et de «L’opium et le bâton» de Ahmed Rachedi. Par ailleurs, les projections des productions audiovisuelles en compétition dans le cadre du festival du film amazigh se sont pousuivies.

Hier, lundi, le public a eu droit aux documentaires intitulés «Izmulen n igraren» de Oussama Rai, «Tamnadit n leqbayel» de Mohamed Fali et «Tigerman n l’Aurès» de Hinda Cherifi. Dans l’après-midi d’hier, il était prévu la projection d’un long métrage intitulé «Amenil» et réalisé par Hakim Kebaili ainsi que de deux courts métrages, à savoir: «Tazeggigt n lehlal» et «Tagzimth taenbzut» de Ali Reggane et Norredine Kebaili. La particularité de cette année est la présence de productions audiovisuelles en lice pour l’Olivier d’or en chaoui et en mozabite. D’ailleurs, hier, la grande salle de spectacle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité la projection du documentaire en variante mozabite intitulée «Izuran n izlwan» du jeune réalisateur Hamou Oudjana, venu de la wilaya de Ghardaïa.

Il s’agit d’une production de près d’une demi-heure qui évoque avec moult détails et témoignages les chants réservés aux nouveau-nés de la région du Mzab. Le documentaire est un mélange harmonieux de chants et de danses typiquement mozabites. Le documentaire fait découvrir aux spectateurs une autre facette de la culture amazighe dans sa variante mozabite. Notons enfin qu’aujourd’hui, mardi, c’est la dernière journée du festival réservée aux projections des films et documentaires en compétition et la remise des prix aura lieu demain, mercredi à 15 heures dans la grande salle de spectacle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri.

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