Festival du théatre professionnel de Sidi Bel-abbés: Alloula ressuscité à travers les nouvelles de Nesin

Festival du théatre professionnel de Sidi Bel-abbés:  Alloula ressuscité à travers les nouvelles de Nesin

Au quatrième jour de la 9e édition du Festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès, le TRSBA n’a pas désempli avec la présentation du spectacle Kisses Nesin (les contes de Nesin) de la Fondation Abdelkader-Alloula d’Oran, et qui a fait salle comble.

Il s’agit de deux nouvelles (récits courts) inspirées de l’œuvre du romancier turc Aziz Nesin (1915-1995) sur les cinq théâtralisées par le défunt Abdelkader Alloula et mises en scène par Djamil Ben Hamamouch et son assistante Rihab Alloula. Les deux nouvelles intitulées Elwajeb elwatani (le devoir national) et El-Wissam (la médaille) ont été réunies en un seul spectacle. La première, El-wajeb elwatani, conte l’histoire de Hassan Vaseline, un repris de justice voleur qui s’est repenti après avoir purgé sa dernière peine de prison. Une fois libéré, il est appelé par un commissaire de police du nom de Haydar Lahlou, et ce, pour l’accomplissement d’une mission dite d’intérêt national. La besogne confiée à Hassan Vaseline consiste à commettre des vols, pour se faire arrêter par la suite et de manière spectaculaire. Une mise en scène censée montrer à un groupe de touristes étrangers que les éléments des services de police sont omniprésents et traitent rapidement les délits. Quant à la seconde nouvelle, El-Wissam, elle raconte l’histoire d’un roi, dont le pays a été frappé par la famine. Une fois la souffrance de la population surmontée, le roi a décidé de récompenser les responsables qui ont réussi à réduire la prévalence de la faim, lors de cette douloureuse épreuve, et ce, en leur décernant des médailles (wissam). Avec cette pièce (deux nouvelles) qui ont suscité beaucoup de rire des spectateurs, malgré la traversée de deux décennies depuis leur création, le public présent a découvert un autre style de théâtre, le “théâtre pauvre” ; avec une simple scénographie, trois comédiens, un bendir et une chaise comme accessoires, de la lumière, et un travail centré sur les comédiens, dont la prestation relève de la performance. Selon les trois comédiens rencontrés après le spectacle, “à travers les deux nouvelles, on a essayé de faire ressurgir ‘El-halqa’ contemporaine avec un goual de style moderne, qui travaille beaucoup plus avec son corps et surtout sa voix. Donc, comme vous l’avez constaté ce n’était pas de la narration, mais des tableaux, un travail scénique, des incarnations de rôles et des expressions corporelles. En somme, avec cette mise en scène, Djamil Ben Hamamouch a voulu donner une âme à ces deux nouvelles, et nous, en tant que comédiens, notre but c’est de raconter deux histoires”. Pour rappel, Aziz Nesin fut un journaliste, éditorialiste, chroniqueur, écrivain, dramaturge et humoriste, auteur de plusieurs romans et autres publications, notamment des pièces de théâtre, et qui ont fait de lui le quatrième écrivain turc le plus traduit dans le monde. Aziz Nesin est considéré parmi les écrivains turcs les plus traduits dans le monde. Il décèda en 1995 des suites d’une crise cardiaque. Par ailleurs, le programme de la cinquième journée, celle d’hier, devait débuter à 15 h, par la présentation de la pièce Handicapé, mais…, écrite par Nabil Nizar, mise en scène par Djamel Guermi et Abbas Mohamed Islam et produite par le Théâtre national algérien. Pour ce qui est de la compétition, ce sera au tour de la coopérative Warchet El-Bahia d’Oran qui présentera la pièce Ana wal maréchal, écrite par Ahmed Kars et mise en scène par Said Bouabdellah.