Du 10 au 22 octobre aura lieu la 23e édition de ce festival français unique en son genre car dédié à la cinématographie arabe, à 30 km de Metz.
Chaque année, un pays du monde arabe est invité. La 23e édition du festival met à l’honneur l’Algérie, qui fête de juillet 2012 à juillet 2013 le cinquantenaire de son Indépendance. Cette manifestation annuelle a pour ambition de faire découvrir la richesse des cultures arabes autour du cinéma mais aussi de la littérature, des arts plastiques, de la musique, de l’artisanat et de la gastronomie. Le programme comprend tout au long du festival, des projections de longs, et courts métrages de fiction ainsi que des documentaires en provenance d’Algérie mais aussi de Tunisie, Maroc, Palestine, Irak sans oublier des rencontres-débats, spectacles, expositions, etc. L’écrivain Boualem Sensal aurait été choisi comme invité d’honneur à cette édition spéciale. Une nouveauté a été introduite cette année. Il s’agit du prix du meilleur court métrage avec une quinzaine de films en compétition. Dans l’édito du festival il est mentionné que «La 23e édition du festival du film arabe de Fameck est dédiée à ce pays auquel tant de liens nous unissent à travers l’histoire et la culture.» Et de souligner: «Pour la première fois les médias plongent vraiment dans les archives des grands évènements d’il y a 50 ans et font resurgir les fragments d’histoire cachés, tus ou méconnus. C’est l’occasion pour nous de revisiter à travers le regard des cinéastes et écrivains, spectateurs, témoins et acteurs, le déroulement chaotique de cette période. Le cinéma y a une large part tant par les films des réalisateurs algériens que certains metteurs en scène français.» Aussi, après avoir fait l’an dernier une large place aux réalités et aux cinémas des ´´printemps arabes´´, le Festival de Fameck accompagne dans l’action les acteurs culturels de cette mutation, nous apprend-on. «Par les relations, les contacts, les oeuvres diffusées, le Festival peut s’enorgueillir, d’être le seul en France, et, en tout cas, d’être la plus importante des réussites dans l’accueil de tout le monde arabe. Il mérite de pouvoir ajouter à sa carte de visite le qualificatif qu’il a forgé: ´´Festival international du Cinéma et de la Culture arabes». Ainsi, à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, le Festival du film arabe de Fameck consacrera une place importante à la production cinématographique algérienne. Les cinéphiles pourront découvrir, ou redécouvrir, les films cultes qui ont marqué le cinéma algérien. La programmation 2012 présentera «50 ans de création dans la République d’Algérie.» Le festival de Fameck tient à préciser qu’il présentera «des noms qui ont marqué à travers leurs signatures, l’histoire cinématographique algérienne mais également des jeunes réalisateurs qui apportent un regard nouveau sur la création.».
Les réalisateurs qui seront présents pour cette nouvelle édition: Fatima Sissani, Karim Traidia, Mounia Meddour, Mohamed Nadif, Mohcine Besri, Az larabe Alaoui, et bien d’autres…
Carte blanche sera donnée à Malek Bensmaïl qui n’est plus à présenter. Ce sera, nous assure-t-on «une rencontre avec un cinéaste atypique et engagé, qui mène une réflexion passionnante depuis des années sur l’Algérie mais aussi la dualité des rapports Nord-Sud et l’opposition modernité/tradition.» Toujours dans le cadre du cinquantenaire, le Centre Pompidou-Metz s’associe au Festival pour proposer la projection du film Octobre à Paris de Jacques Panijel. Un documentaire retraçant la préparation, l’organisation et les conséquences de la manifestation parisienne du 17 Octobre 1961, visant à protester contre le couvre-feu imposé aux Algériens. Il s’agit en fait du premier film sur les crimes policiers perpétrés lors des événements en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Il a été fait dans la clandestinité, dans les bidonvilles de Nanterre et Gennevilliers, et dans le centre de torture de la Goutte-d’Or. Tourné quelques semaines après la marche pacifique qui s’acheva par des milliers d’arrestations et d’assassinats, le film reconstitue à chaud l’événement, donne la parole à ceux qui organisèrent le rassemblement, à ceux qui vécurent la répression sanglante ordonnée par le préfet Maurice Papon, à ceux, aussi, qui échappèrent à la mort après avoir été jetés dans la Seine. Un document exceptionnel. Notons que le festival du film arabe de Fameck est plus qu’un évènement dédié au cinéma, un véritable rassemblement communautaire ouvert sur le monde qui mobilise, en plus, de jeunes férus cinéphiles de la région, une dynamique sociale et cultuelle sans précédent jamais constatée ailleurs. Jeunes, enfants mais aussi femmes au foyer et intellectuels, tout le monde retrousse ses manches pour assurer le succès à ce festival où cinéma rime avec joie de vivre. Une manifestation à vivre au moins une fois dans sa vie. Pour la nôtre, c’est déjà fait. Mais cela restant, un régal, on en redemandera toujours. Initié en 1990 par un groupe de jeunes, il est implanté dans une cité construite pour les besoins de la sidérurgie lorraine qui a fait appel à une main-d’oeuvre étrangère majoritairement maghrébine. Il est devenu au fil des ans un événement culturel incontournable en Lorraine et a réuni, l’an passé, plus de 17 000 festivaliers à Fameck mais aussi dans les grandes villes de la région (Metz, Nancy…)