Festival du film amazigh : Place à la compétition

Festival du film amazigh : Place à la compétition
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Quatre films sur les dix mis en compétition pour l’obtention du prix de la section «Jeunes talents» ont été projetés, dimanche dernier, à la salle des spectacles de la maison de la Culture de Tizi Ouzou, à la faveur de la séance inaugurale de la 12e édition du Festival national du film amazigh, en présence des membres du jury, des réalisateurs et de nombreux adeptes du 7e art.

Peut-être un jour à, un court métrage réalisé par Mokhtar Dahmani, est une fiction traitant du statut de l’artiste en Algérie, à travers l’histoire de Rachid, un jeune artiste qui peine à concrétiser son rêve de toujours, à savoir celui de devenir chef d’orchestre. Mais son ambition lui semble «démesurée» au regard d’une kyrielle de contraintes qui finirent par le pousser à aller vers d’autres cieux qu’il juge plus favorables à l’expression et l’épanouissement de son talent artistique. La passion qu’il voue à l’art était plus forte que l’amour qu’il portait à son amie Feriel, une danseuse de ballet, qui n’a pas réussi à lui changer d’avis pour l’amener à rester au pays et y lutter pour l’avènement d’un statut de l’artiste. En exil, le succès n’a pas tardé à sourire au jeune musicien qui réussit à se faire une place dans le monde de l’art, dans un pays où il est pourtant difficile de s’imposer, surtout pour un étranger. Malgré cette réussite certaine qui le mena dans plusieurs pays du monde pour y animer des spectacles, Rachid ne peut résister à l’appel du pays qui l’a vu naître vers lequel il n’a jamais désespéré de retourner. Peut-être un jour… Le film s’achève sur un couplet d’une chanson de Idir évoquant la nostalgie du pays. Le second film, Agerroudj

N Tezgi (le trésor de la forêt), est un documentaire de 17 mn, réalisé par Katia Saïb, sur la passion que voue le jeune Brahim à la cueillette des champignons dans une luxuriante forêt de la Kabylie, où se côtoient les champignons comestibles avec les champignons vénéneux (mortels). En fin connaisseur, Brahim expose dans ce film les signes de distinction entre ces deux catégories de champignons. Un travail qu’il fait avec passion, même s’il ne cache pas son désarroi face au phénomène de pollution des forêts.

UZZU (la flamme de l’amour) est un film-documentaire réalisé par Sonia Ahnou, invitant à parler d’amour pour faire reculer les préjugés tenaces inhibant l’expression de ce noble sentiment. En donnant la parole à des étudiants des deux sexes pour aborder ce sujet, la réalisatrice propose aux jeunes de livrer leurs points de vue, voire leurs aventures amoureuses, pour vaincre certains tabous entourant encore le sujet. Le quatrième film Bouboule et la galerie des miroirs est l’œuvre de Tarik Aït Menguellat. Une courte animation du genre expérimental, portant à l’écran la réflexion déformante par une série de miroirs, entreposés dans un long couloir, de l’image de Bouboule, dont la caricature, poussée à l’extrême, le réduit à deux jeux et deux pieds pour mieux exprimer sa peine à se retrouver dans ce monde complexe, tel que suggéré en filigrane par ce film. En plus du prix du jury récompensant les lauréats de cette section, les organisateurs ont, également, introduit un «prix du public». Des bulletins de vote, portant les jaquettes de ces quatre films, ont été distribués dans la salle. Le vote consiste à apposer une croix sur le film choisi et une autre sur la mention s’y rapportant

(favorable ou défavorable).