Le film algérien « Essaha » (La place, 2010), de Dahmane Ouzid a été projeté à deux reprises au festival du cinéma méditerranéen de Tétouan, la première dimanche en ouverture de la compétition officielle et la seconde lundi à l’intention du public, a-t-on appris mardi du réalisateur.La comédie musicale projetée en présence du metteur en scène accompagné de deux comédiens Amine Boumediene et Melle Ghazal Laloui a été précédée par la projection du court métrage « Khouya » (Mon frère, 2010) du réalisateur algérien Yanis Koussim, ajoute-t-on.
Dahmane Ouzid a indiqué à l’APS que « l’objectif de notre participation à ce festival et aux autres manifestations cinématographiques n’est pas de décrocher des distinctions mais de donner une visibilité au film afin de lui assurer une carrière » précisant que « le film ne vaut que s’il est vu par le plus grand nombre de spectateurs ».
« Nous avons constaté après notre participation dans différents festivals que le film est demandé partout même au Zanzibar et au Burundi » a-t-il déclaré en soulignant que « le film ne va pas s’arrêter d’être programmé dans d’autres festivals comme ceux de Montréal, Madrid, Lisbonne et Dubaï ».
Il a ensuite signalé que « Essaha » est présentement en compétition au Festival de Milan et que des contacts existaient pour qu’il soit projeté aux Etats-Unis.
S’agissant de la réaction des festivaliers lors de sa double projection Dahmane Ouzid a souligné que « Le festival de Tétouan nous a donné l’opportunité de constater que le public marocain a réagi de la même manière que le public algérien, riant là où il faut et au même endroit, silencieux au même endroit lorsqu’il y a de l’émotion et tapant des mains quand les chansons lui plaisent ».
Il considère ainsi que « le film a largement sa place sur les écrans marocains » ajoutant qu’il allait « entreprendre tous les contacts possibles afin de faire en sorte que le film puisse être distribué au Maroc ». « Essaha » raconte l’histoire de jeunes dans une nouvelle cité à Alger, qui font face au chômage, à la pauvreté et à l’absence de perspectives et qui se rencontrent sur une place de la ville, devenue le personnage principal, pour discuter des difficultés de la jeunesse face à l’immobilisme des anciens et à l’abrutissement d’une vision religieuses étriquée.
Le long-métrage de Dahmane Ouzid a obtenu le Prix du Système des Nations unies pour la lutte contre la pauvreté au récent Festival panafricain du film de Ouagadougou (Fespaco), le double prix collectif d’interprétation masculine et féminine au Festival international du film arabe d’Oran en décembre 2010 et le Prix de la musique au Festival de Montpellier (France).
Quant au court métrage « Khouya » (16 mn) de Yanis Koussim, il a obtenu le « Prix du Jury cinéma et jeunesse » au Festival international du film de Locarno (Suisse 2010).
« Khouya » a participé dans pas moins de cinq festivals de court-métrage notamment ceux de Clermont-Ferrand (France), Nimègue (Hollande) et Abou Dhabi (Emirats arabes unis).
Lors de ce Festival, les spectateurs auront, par ailleurs, l’occasion de voir « Garagouz » (2010) court-métrage de 24 mn du jeune réalisateur Abdenour Zahzah qui a remporté notamment un prix au 28e « Festival tous courts d’Aix en Provence » (France) et une autre distinction « Prix du Public-Midi Libre-Kodak » au 32e Festival méditerranéen de Montpellier (octobre 2010).
Samedi dernier, il a décroché deux autres prix au 21e Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine de Milan. Il s’agit du Prix CINIT de l’Association nationale pour la culture cinématographique et le prix SIGNIS pour la tolérance.
Onze longs métrages, 17 courts métrages et 12 documentaires réalisés entre 2010 et 2011 représentant la diversité, la richesse culturelle et cinématographique de la Méditerranée, sont en lice pour se partager les différents prix en compétition officielle lors de cette édition à laquelle sont conviés quelque 200 invités dont 120 étrangers. Une des distinctions du festival porte le nom du défunt réalisateur algérien Azzedine Meddour, réalisateur notamment de « Adrar N’Baya » (La montagne de Baya, 1997).
Les organisateurs de ce Festival annuel avaient institué depuis son décès en 2000 le « Prix Azzedine Meddour » pour rendre hommage à « un grand ami du festival » qui avait obtenu le « Prix de la première £uvre de fiction » (1999) dans la catégorie long-métrage.
Créé en 1985 par un groupe de cinéphiles réunis dans l’Association des Amis du Cinéma de Tétouan, le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan (FICMT) s’est fixé pour objectifs la promotion et la mise en valeur des cinématographies des pays du pourtour méditerranéen.
Le Festival dont le coup d’envoi a été donné samedi 26 mars prendra fin samedi prochain 2 avril par la remise des prix de la 17ème édition.