Les stars orientales n’étaient pas de la partie
Terne et sans saveur a été la cérémonie d’ouverture de la sixième édition du festival, ouverte samedi soir au Centre des conventions d’Oran et s’étalera jusqu’au 22 décembre.
Une cérémonie de mots volubiles presque creux, rythmée d’une rengaine d’hommages à la pelle. Un record cette année. Dix en tout! On citera tout de même, la valeureuse comédienne Nouria, Sirat Boumediene, René Vautier, Keltoum, Boualem Bessaïeh, Zahra Drif Bitat, Mohamed Ben Saleh, Gillo Pontecorvo, El Hadj Bensalah et Rachid Farès. Le bien surnommé «père spirituel du cinéma algérien» Ahmed Bedjaoui, choisi comme président d’honneur de cette édition du Fofa, dira à la femme de Pontecorvo invitée au festival: «Même si votre époux n’est plus là, il a laissé un héritage dont tout le peuple lui est reconnaissant» (La Bataille d’Alger). Cette année, force est de constater l’absence de stars ou de grosses têtes d’affiche, a fortiori orientales ou disons-le, égyptiennes. Pire encore, parmi les invités qui montaient sur scène pour prendre les trophées par procuration on ne comptait pour la plupart que des artistes du petit écran, alors que ce festival est dédié rappelons-le au cinéma. Un triste amalgame qui tend souvent à se répéter. Cette cérémonie d’ouverture a vu ainsi défiler au niveau de son pupitre, la commissaire du festival Rabia Mousssaoui qui rappellera que la présente édition se veut une «halte spéciale» pour le cinéma palestinien qui sera présent avec six courts métrages réalisés par des femmes cinéastes palestiniennes du réseau Shasaht. Pour sa part, le porte-parole de la ministre de la Culture M.Hamdi fera remarquer l’importance du cinéma dont le rôle est «de construire un monde meilleur».
Placée sous le signe de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, cette cérémonie a été aussi l’occasion de présenter un repartage rétrospectif sur les 50 ans de cinéma en Algérie, des films sur la Guerre d’Algérie, en passant par ceux qui traitent de la crise sociale et économique dans les années 1980 jusqu’aux longs métrages sur la période post-terrorisme et l’avènement du cinéma en langue berbère, à nos jours. C’est-à-dire ces films sur les héros de l’Histoire à l’image de Benboulaïd ou Zabana. Après deux heures de palabres officiels interminables, le public a pu enfin «apprécier» le dernier film de Rachid Bouchareb Just like a woman. Ce dernier est présenté dans des conditions techniques pas très reluisantes (sous-titrage flou) qui hélas, n’était pas fait pour encourager à le voir, encore moins à servir ce film à la mise en scène impeccable mais gâché quelque peu par un trop-plein de discours pâteux, à la limite du pédantisme moralisateur. L’histoire en gros est celle de deux amies qui quittent leurs familles pour assouvir leur passion: la danse orientale. Elles vont sillonner une partie des USA dans le but d’aller passer un casting. Plusieurs embûches vont croiser leur chemin. Une histoire simple sur fond de dénonciation du racisme envers les Arabes aux USA.
Le cheval de bataille de Bouchareb. Dans la distribution des rôles, on trouve l’excellent Roshdy Zem, notre comédienne algérienne, Chafia Boudraâ et la belle Américaine Sienna Miller entre autres, Rachid Bouchareb n’a pu venir en Algérie, dit-on car retenu aux USA où il est en train de tourner un nouveau film Forest Whitaker. Bref, gageons que les projections auront plus de goût que cette tiède cérémonie d’ouverture qui nous a fait regretter amèrement le temps de HHC..