Le coup d’envoi de la 5e édition du Festival international de musique symphonique a été donné, jeudi, sur l’esplanade du palais de la culture Moufdi-Zakaria.
La soirée d’ouverture s’est déroulée sous un chapiteau transparent, entouré de verdure, avec une vue prenante sur la baie d’Alger, laissant apparaître dans un décor emprunt de romantisme, la voûte céleste.
C’était un instant magique d’autant plus que la soirée qui a drainé plus de 1 200 spectateurs, venus savourer la belle mélodie, a été marquée par un remarquable récital musical conjointement animé par l’Orchestre symphonique national (OSN) et le Suk Chamber Orchestra de la République tchèque.
Alliant beauté, rigueur, dextérité et enchantement dans l’exécution des différentes pièces, l’orchestre fusionnant 26 musiciens tchèques et 65 musiciens algériens, a été dirigé d’une main de maître par Hacène Larbi. Il a fait montre d’une parfaite maîtrise des techniques d’harmonisation. Le programme de cette première soirée du festival était riche et consistant. Celle-ci s’est déroulée en deux parties : la première, une sorte de mise en bouche, était composée de plusieurs pièces de différents compositeurs très connus, à l’image de G. Bizet, L. H. Berlioz, Delibes, J. Offenbach. Même la musique algérienne était présente dans cette partie avec l’œuvre de Sid-Ahmed Belli : «Airs de Kabylie». Cette composition a convié l’assistance à la délicatesse et la subtilité dans le plaisir de la nostalgie. Elle a suscité une ambiance chaleureuse réveillant les atavismes du chef d’orchestre algérien Hacène Larbi (d’origine algérienne kabyle) qui, le temps d’une évasion, s’est offert quelques mesures de plus du rythme kabyle. Quant à la seconde, elle a été consacrée à deux autres grands noms de la musique symphonique : A. Dvorak (Symphonie N°9 «Du Nouveau Monde», 4e mouvement) et bien sûr W. A. Mozart («La flûte enchantée»). Inès Belet (mezzo-soprano) et Ami Nakamura (soprano), mettant en valeur leurs voix suaves et cristallines, aux côtés du baryton Yann Toussaint, au timbre vocal ample et imposant, ont interprété les œuvres choisies pour ce récital. Par ailleurs, le public a pu apprécier, lors de la soirée, les prestations des formations de la Suisse, la Syrie et la République tchèque. Les délices de Suzy (Suisse) ayant exécuté de belles pièces dans la douceur et la noblesse des mélodies et la sobriété du mouvement, ont subjugué l’assistance.
Cette dernière a, ensuite, ovationné la section des cuivres de l’Orchestre symphonique national de Syrie qui a brillé dans ses interprétations notamment dans le «Medley syrien» de N. Abadjian.
Sa prestation a suscité autant d’entrain que d’admiration dans le public. Enfin, le Suk Chamber Orchestra de la République tchèque, invité d’honneur de cette édition, a interprété un florilège de pièces issues de l’époque baroque et contemporaine. Ainsi, un programme de haute qualité a été proposé au public, lequel dans un silence religieux, prêtait une ouïe très attentive aux différentes mélodies, sonorités pures et surtout envoûtantes, s’en délectant au plus profond de son âme. Ainsi, l’espace d’une soirée, l’Orchestre symphonique national nous a transporté dans un monde féerique, dans l’art de composer admirablement la mélodie, de la ciseler, la polir et en faire une note exquise, éternelle.
Yacine Idjer