Fermetures de routes, insuffisances diverses, tissu industriel menacé, Béjaïa s’enfonce dans le marasme

Fermetures de routes, insuffisances diverses, tissu industriel menacé,  Béjaïa s’enfonce dans le marasme
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Le mal est profond et rien ne présage une solution rapide

Voilà trois jours qu’un important axe routier est resté fermé et à la barbe de ses usagers. La Route nationale 26 est inopérante. Depuis les dernières intempéries, l’eau potable fait défaut à Béjaïa.

Elle a, certes, coulé de nouveau dans les robinets mais avec des quantités insuffisantes et d’une qualité qui laisse à désirer. Les menaces d’éboulement restent de mise un peu partout dans la wilaya.

Les dernières intempéries ont mis à nu la réalisation bâclée des projets d’utilité publique.

LG Algérie

Les routes qui renouent avec les nids-de-poules en est un exemple assez illustratif. Pendant ce temps, la crise politique qui mine l’Assemblée populaire de wilaya ne trouve toujours pas de solution.

La guéguerre politique que se livrent les responsables de différentes institutions (wilaya, APW, APC), déborde dans la rue.

La justice est saisie par-ci par-là. Le mal est profond et rien ne présage une solution rapide devant la persistance des positions inconciliables.

De la wilaya exceptionnelle, on ne sait d’ailleurs par pourquoi ce qualificatif, Béjaïa est passée au rang des wilayas les plus bouillantes. Et ça continue indéfiniment.

Depuis le mois de décembre de l’an dernier, l’APW est en crise. Le renversement des rapports de force n’arrive pas au bout. Le groupe FFS qui détient la présidence a perdu sa majorité au profit d’une coalition formée par le FLN, le RCD et le FFS. Plusieurs sessions ont été annulées. L’incompréhension s’est alors installée pour s’inscrire dans la durée. Les accusations fusent de part et d’autre mais l’institution est restée bloquée. Même le budget primitif de l’APW est retenu sous sa forme administrative.

Les commissions permanentes sont en stand -by. Rien ne se fait. Mais l’inquiétude qui prend forme désormais trouve sa raison d’être dans le secteur productif qui est pourvoyeur d’emplois. A Béjaïa les entreprises publiques ferment une à une. Ce que considère le comité de solidarité avec les travailleurs, dans une déclaration rendue comme «un processus qui obéit à une politique de désindustrialisation qui produit des bilans désastreux pour les salariés et l’immense majorité de la population».

Après la Soca, la briqueterie d’Amizour, c’est au tour de Batigec, une entreprise de construction de bâtiments qui subit les affres «de la politique», indexée par le comité de soutien, qui appelle toutes les forces politiques et sociales de la wilaya à manifester aujourd’hui à côté des travailleurs de cette entreprise devant le siège de la wilaya. La réintégration de tous les travailleurs, l’arrêt du processus de désindustrialisation, le paiement des créances détenues par Batigec auprès de la wilaya et la permanisation des emplois précaires sont les maîtres mots de cette action qui sonne comme un réveil collectif pour sauver ce qui reste et surtout alerter les politiques pour qu’ils cessent de se chamailler au détriment de l’intérêt collectif et qu’ils renouent avec les missions que la population leur a confiées.