Fermeture du détroit d’Ormuz : Le pétrole va-t-il flamber à 200 $ le baril ?

Fermeture du détroit d’Ormuz  : Le pétrole va-t-il flamber à 200 $ le baril ?
Détroit d’Ormuz

Au cœur des inquiétudes mondiales, le détroit d’Ormuz, artère vitale du commerce énergétique mondial, cristallise à nouveau les tensions. Alors que l’Iran et Israël s’affrontent sur fond de frappes ciblées, le spectre d’un blocus iranien de ce passage stratégique plane dangereusement, faisant redouter une flambée historique des prix de l’énergie.

Le détroit d’Ormuz, large d’une trentaine de kilomètres à son point le plus étroit, est une voie de navigation stratégique reliant le golfe Persique au golfe d’Oman. Il est l’unique porte de sortie maritime pour les exportations de pétrole et de gaz de plusieurs pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Irak, le Qatar et Bahreïn.

Selon l’Administration américaine d’information sur l’énergie, près d’un cinquième des expéditions mondiales de pétrole, soit environ 20 millions de barils par jour, ainsi qu’un tiers des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL), transitent quotidiennement par ce détroit. L’escalade militaire récente entre l’Iran et Israël a ravivé les craintes d’une perturbation de ces flux essentiels.

Quelles seraient les conséquences d’un blocus du détroit d’Ormuz sur les prix du pétrole ?

Un scénario cauchemardesque pour l’économie mondiale serait un blocus du détroit d’Ormuz par l’Iran. Une telle action paralyserait non seulement ses propres exportations d’énergie, mais aussi celles de ses voisins, avec des conséquences dramatiques sur les prix mondiaux. Les marchés pétroliers ont déjà montré des signes de volatilité.

LG Algérie

Après une hausse de 7 % des prix vendredi dernier, suite aux échanges de frappes entre l’Iran et Israël, l’incertitude plane, alimentant les craintes d’un conflit élargi et d’une perturbation généralisée des exportations.

Pour le professeur et consultant en questions énergétiques, Mourad Preure, la guerre déclenchée par l’entité sioniste contre l’Iran, le 13 juin dernier, est en train de remodeler les marchés pétroliers et gaziers de manière inédite, avec des impacts majeurs sur l’économie mondiale.

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Blocus du détroit d’Ormuz : Prévisions alarmantes sur les prix du pétrole

Invité de la Radio Algérienne, Preure a ainsi averti que les prix du baril de pétrole pourraient atteindre les 90 dollars en raison d’une réduction de l’offre estimée entre 10% et 20%. Plus alarmant encore, il n’exclut pas une spirale chaotique pouvant propulser les prix jusqu’à 200 dollars le baril.

Le professeur a souligné une dimension sans précédent de la situation actuelle : « le plus grand gisement du monde qui se trouve en Arabie Saoudite, Ghawar en l’occurrence, avec ses installations portuaires est en ce moment survolé par des missiles, d’un côté comme de l’autre (…) et cet épisode est tout à fait inédit. »

Il a également rappelé le rôle central du détroit d’Ormuz, par lequel transitent pas moins de 20 millions de barils par jour, soit 20% des quantités pétrolières mondiales, dont une grande partie est destinée à l’Asie, et sur lequel l’Iran exerce une influence stratégique.

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Actuellement, ce qui offre une certaine « résistance aux marchés », selon Preure, est la capacité non encore utilisée de l’OPEP+ d’environ 2,5 millions de barils par jour. Cependant, cette marge de manœuvre reste limitée face à l’ampleur d’une éventuelle perturbation majeure.

En somme, la fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran déclencherait une crise énergétique mondiale majeure, mettant en évidence la fragilité de l’approvisionnement et la capacité limitée des producteurs à combler un tel déficit.

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