Des enquêtes sur des pratiques de « favoritisme » dans le recrutement, dans les wilayas où d’importants investissements créateurs d’emplois sont engagés, seront incessamment diligentées, a affirmé jeudi à M’sila le ministre du Travail, de l’Emploi et de la sécurité Sociale, M. Tayeb Louh.
S’adressant aux responsables de son secteur lors d’une séance de travail, le ministre a souligné que son département entend signifier, en ouvrant ces enquêtes, qu’il ne « ne tolèrera aucun favoritisme ni dépassement dans le recrutement d’une main-d’œuvre non issue des wilayas d’implantation des entreprises au détriment d’une main-d’œuvre locale possédant les mêmes qualifications ».
M. Louh, qui a estimé que ces pratiques génèrent un sentiment « d’injustice et de privation » chez les demandeurs d’emploi locaux, a appelé à accorder la même chance à tous les jeunes souhaitant créer leurs propres activités au travers des divers dispositifs d’emploi.
Affirmant que l’Etat a mis en place depuis plusieurs années de nombreux dispositifs d’aide à l’emploi, il a relevé que le fonctionnement de ces derniers achoppent sur certaines insuffisances, dont la mauvaise application des textes et le manque de communication entre les responsables de l’emploi et les opérateurs qui ignorent souvent les avantages que leur offre le recrutement de chômeurs.
Les responsables des dispositifs d’emploi doivent « accompagner, convaincre et faire preuve d’équité », a affirmé le ministre, relevant qu’en dépit des avancées réalisées en matière d’emploi, beaucoup d’efforts restent à faire pour prendre en charge ce dossier qui revêt une importante nationale.
Le ministre a également mis l’accent sur « le rapport étroit entre la lutte contre le chômage, le développement économique et l’encouragement des investissements générateurs d’emplois », ajoutant qu’il s’agit-là d’une tâche à laquelle le gouvernement est attelé depuis 1999.
L’Etat déterminé à prendre en charge le problème de l’emploi
M.Tayeb Louh, a souligné jeudi à Boussaada (M’sila) la détermination de l’Etat a prendre en charge le problème de l’emploi, en particulier celui des jeunes.
« Après s’être consacré durant la dernière décennie aux problèmes sécuritaires, l’Etat va prendre en charge de manière déterminée le problème de l’emploi, en particulier celui des jeunes », a indiqué M. Tayeb Louh, en réponse à un groupe de jeunes qui l’ont sollicité pour lui faire part de leurs difficultés à trouver du travail.
Le ministre qui inspectait le centre payeur de la Caisse nationale d’assurances sociales (CNAS), a assuré à cet égard que « la problématique de l’emploi sera prise à bras le corps, avec toute l’énergie nécessaire ».
Le centre payeur, dont M. Louh a visité les différentes structures, prend en charge quelque 28.000 assurés sociaux de la zone sud de la wilaya, recevant notamment plus de 3.000 personnes par jour, principalement pour les remboursements des prestations médicales. Au nouveau siège de l’Inspection du travail de Boussaâda, le ministre, qui s’est enquis du taux d’absorption de la main-d’œuvre locale, notamment par le BTPH, a été informé à cet effet par les responsables locaux que ce secteur a surtout besoin de recruter une main d’œuvre qualifiée dans le domaine du bâtiment, qui n’existe pas dans la wilaya.
L’inspection du travail de Boussaâda, réalisée pour un coût de 40 millions de dinars, rayonne, a-t-on indiqué, sur 23 communes de la même zone sud du Hodna..
Interpellé au chef-lieu de wilaya par un groupe de fonctionnaires de la CNAS ayant fait l’objet, il y a trois ans, d’une mesure conservatoire de suspension, à la suite d’une affaire de dilapidation de deniers publics, M. Louh a justifié cette « mesure qui entre, a-t-il dit, dans le cadre de la lutte contre la corruption ». « Une lutte à laquelle son département entend participer activement », a-t-il ajouté. Le ministre devait également inspecter le siège de wilaya de la Caisse nationale des retraites (CNR) et inaugurer le nouveau siège de la Caisse de sécurité sociale des non salariés (CASNOS), avant de présider, au siège de la wilaya, une séance de travail regroupant les autorités locales et les cadres du secteur, consacrée à l’examen du bilan des activités en matière d’emploi et de sécurité sociale.