Ferhat Mehenni, 61 ans, le leader en exil du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK- indépendantiste) et un autre dirigeant du MAK, dont l’identité n’est pas connue, sont arrivés ce dimanche 20 mai 2012 à Jérusalem, pour une visite de cinq jours en Israël.
La visite a été organisée par Jacques Kupfer, chargé des relations extérieures du Likoud – le parti du Premier Ministre Benyamin Netanyahou -, et réputé proche de l’extrême-droite israélienne.
Selon ses proches, la visite de Ferhat Mehenni en Israël vise à drainer de nouveaux soutiens politiques. Le leader kabyle aurait des attaches profondes à la Terre Sainte puisqu’il appartient aux At Ugshalal, l’une des quatre tribus aux liens supposés avec le Judaïsme.
Proche de l’État hébreu, il s’était néanmoins prononcé en 2011 en faveur de la création d’un État palestinien.
En avril 1980, Ferhat Mehenni, chanteur engagé, a été l’un des artisans du Printemps berbère de Tizi Ouzou, ce qui lui a valu d’être arrêté.
Cinq ans plus tard, il a été emprisonné pour son appartenance à la ligue algérienne des droits de l’homme. Il a été relâché, en 1987, à la faveur d’une grâce présidentielle de Chadli Bendjedid.
Il a participé à la création du Mouvement culturel berbère (MCB) dans les années 90.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt des autorités algériennes, Ferhat Mehenni vit aujourd’hui en exil. Il dénonce régulièrement « l’oppression du peuple kabyle », comme il l’a fait à l’ONU, le 26 mai 2009, devant l’instance permanente des peuples autochtones.
À Paris, un an plus tard, il proclamait un « Gouvernement provisoire kabyle », l’Anavad, qu’il préside avec des appuis dans la diaspora kabyle en Europe et en Amérique du Nord.