Le départ à la retraite pour les travailleuses algériennes ne sera plus effectué de manière systématique à l’âge de 55 ans, et cet acquis de longue date, aujourd’hui objet d’un échange entre le Premier ministère et la Centrale syndicale, est reconsidéré par une circulaire de Sellal encourageant la libération des postes à l’âge légal de 60 ans.
Le départ à la retraite des femmes travailleuses à l’âge de 55 ans «constitue un avantage facultatif qui ne peut intervenir qu’à la demande de l’intéressée», a affirmé l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) jeudi dans un communiqué. Il s’agit d’une modification introduite, à la demande de l’UGTA, dans la circulaire n° 236 du 27 juillet 2013, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, relative à la mise en œuvre des dispositions relatives au départ à la retraite, a-t-on précisé de même source. Ainsi, le Premier ministre avait instruit, à travers cette circulaire, les membres du gouvernement à l’effet de procéder à la libération des postes d’encadrement au sein des administrations, des entreprises et organismes publics dont les titulaires dépassent l’âge réglementaire et dont la présence n’est pas requise et de veiller à leur pourvoi par des jeunes cadres ayant les qualifications et les qualités requises. Dans cette circulaire, M. Sellal avait également précisé que «l’âge légal de 60 ans pour la mise à la retraite concerne aussi bien le personnel masculin que le personnel féminin». «Le départ à la retraite de la femme travailleuse à l’âge de 55 ans constitue un avantage facultatif qui ne peut intervenir qu’à sa demande, et ce, conformément à l’article 6 de la loi n° 83-12 du 2 juillet relative à la retraite», lit-on dans la circulaire du Premier ministre. Cependant, outre le rappel de ce droit, on peut voir un aspect positif dans cette réactivation de ce dossier, à savoir que la travailleuse est libre de partir à 55 ans à sa demande (et non pas poussée à la sortie, ce qui est le cas actuellement) et dans le cas contraire, elle est également libre de rester jusqu’à 60 ans. Ainsi, cette «galanterie réglementaire» ne s’inscrirait nullement en faux à l’endroit du principe consacré et intangible de l’égalité en droits et en devoirs entre personnes des deux sexes en Algérie.
Par Yasmine Ayadi