Tumeurs et malformations cérébrales, objet de débats à Tizi Ouzou : Un sérieux problème de santé publique

Tumeurs et malformations cérébrales, objet de débats à Tizi Ouzou : Un sérieux problème de santé publique

La prise en charge des malformations et des tumeurs cérébrales a fait, pendant deux jours, l’objet d’un débat d’experts qui s’est tenu à l’auditorium du CHU Nedir-Mohamed durant les Journées nationales de neurochirurgie.

L’amélioration de la prise en charge des malformations et des tumeurs cérébrales a fait, durant deux jours, l’objet d’un débat d’experts qui s’est tenu à l’auditorium du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, avec la participation d’éminents professeurs en neurochirurgie. Selon le professeur et chef de service neurochirurgie du CHU de Tizi Ouzou, Mustapha Aït Bachir, le choix fait d’axer les travaux de ces journées sur les tumeurs cérébrales et les malformations du système nerveux central et vasculaires cérébrales est motivé par le fait qu’“elles posent un sérieux problème de santé publique, alors que leur prise en charge reste très difficile”, a-t-il estimé.

“Les tumeurs cérébrales, malignes ou bénignes, ainsi que les malformations cérébrales sont des pathologies qui posent un sérieux problème de santé publique et leur prise en charge demeure très difficile. Une des grandes difficultés est que les centres de radiothérapie ne sont pas nombreux en Algérie et qu’en neurochirurgie, on opère, lorsqu’il s’agit d’un cancer, le malade reste un ou deux mois pour obtenir un rendez-vous pour la radiothérapie, ce qui augmente alors le risque de récidive”, explique Pr Aït Bachir. C’est la raison pour laquelle, ajoute ce dernier, les débats se focalisent, lors de ces deux journées, sur la manière dont il faudrait améliorer la prise en charge multidisciplinaire, c’est-à-dire entre neurochirurgiens, radiothérapeutes et tout ce qui concerne l’imagerie. “En collaboration avec l’hôpital Chahid-Mahmoudi qui détient le seul centre en Afrique de radiochirurgie, on peut s’occuper des tumeurs très difficiles et dont la prise en charge à l’étranger coûte très cher”, a-t-il plaidé. S’agissant du deuxième axe, à savoir les malformations du système nerveux central et vasculaires cérébrales, Pr Aït Bachir explique qu’une des recommandations de ces journées, qui devaient prendre fin mardi en fin de journée, porte sur la nécessité d’un travail génétique et de prévention : “La prévention est très simple, mais il faut la développer en donnant l’information médicale que ce soit dans les centres hospitaliers ou dans les hôpitaux.”

Concernant l’intérêt de ces journées pour Tizi Ouzou, ce même professeur les situe à plusieurs niveaux : “Tizi Ouzou bénéficie grandement de l’expertise de ces experts dans certaines pathologies très difficiles, notamment en chirurgie vasculaire et en chirurgie des tumeurs de la base qui sont très difficiles et dont on a créé des unités dans ce CHU, et à présent nous envisageons de créer des unités de neurochirurgie pédiatrique, donc dédiées uniquement aux enfants. Et on veut également créer un service complet qui s’occupera de la neurochirurgie pédiatrique qui n’existe pas encore en Algérie.” Interrogé sur les statistiques des malades en matière de tumeurs cérébrales, Pr Aït Bachir a souligné qu’il n’y a pas de statistiques bien déterminées, mais que leur nombre est en progression. “On pourra faire cette étude à l’avenir, mais pour le moment elle n’est pas encore faite”, a-t-il conclu.

Samir LESLOUS