Le président du SNPSP, Lyes Merabet à Réflexion : ‘’L’administration doit s’impliquer avec le syndicat ‘’

Le président du SNPSP, Lyes Merabet à Réflexion : ‘’L’administration doit s’impliquer avec le syndicat ‘’

En marge de la rencontre nationale des praticiens de la sante publique, qui s’est déroulé à Mostaganem ,’’ Réflexion ‘’ a interviewé le docteur Lyès Merabet, le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), au sujet de plusieurs questions relevant de l’exercice du médecin au niveau des structures sanitaires étatiques, les poursuites judicaires à l’encontre des professionnels, la violence et le nouveau projet de loi sur la santé.

Réflexion :   Que dire des poursuites judiciaires à l’encontre des professionnels du secteur ?

MR Lyès Merabet : Tout à fait. C’est l’un des aspects négatifs du projet de loi sur la santé, actuellement en débat au niveau de la commission de santé de l’APN. Le SNPSP a participé en tant que partenaire social dans le cadre de ces concertations et nous avons dénoncé cet état de fait, considérant que le fait de plus de 40 articles dans le projet de loi, sont consacrés aux mesures disciplinaires pour ne pas dire la répression, règlementée par l’administration à l’égard des praticiens médicaux. Nous avons demandé bien sûr, qu’il y ait dans le projet de loi, un dispositif réglementaire qui protège les droits et du malade et du praticien, et qui définissent les obligations des professionnels de la santé. Mais en aucun cas nous ne pouvons accepter que la loi sur la santé avec des lois pareilles, soit un autre code pénal bis spécialement pour les professionnels de la santé. A ce point, j’ajoute, nous avons à l’occasion de la rencontre avec les députés membres de la commission, demandé la dépénalisation de l’acte médical.

Réflexion :  La violence dans les établissements hospitaliers. Quelle est votre proposition ?

MR Lyès Merabet : Les propositions découlent derrière les causes de l’installation de ce phénomène dans nos structures de santé. De ce fait, il est important d’entamer une expertise sur le fonctionnement des UMC en général, qui lui, est rattaché à des besoins de la population qui ne peut s’organiser qu’autour de ressources financières conséquentes et de ressources humaines adéquates en effectifs, mais suffisamment et régulièrement formés pour faire face aux besoins et juguler le flux des malades qui se manifestent au niveau de ces structures.

Réflexion : Un système de santé a trois vitesses : Quel avenir pour la santé en Algérie ?

MR Lyès Merabet : Là vous me renvoyez au travail que nous avons fait en tant que syndicat. Ca a commencé en 2002, pour les réformes, l’installation de la commission nationale chargé de la réforme hospitalière. Mais une réforme aussi, qui est menée depuis, dans une instabilité constante, relevé dans le changement des ministres, au moins, 10 ministres en 15 ans. Ça dénote du manque de volonté politique qui devait et qui doit accompagner les réformes dans un secteur aussi important et sensible que celui de la santé.

Réflexion :  votre position concernant l’affaire  Djelfa qui a fait coulé beaucoup d’encre !

MR Lyès Merabet : On est dans une équation de causalité, de cause à effet, et nous considérons que le cas de Djelfa est une résultante d’un problème qui reste posé entièrement et pour lequel, les réponses apportées par les pouvoirs publics sont en décalage avec la réalité des besoins, avec les disfonctionnements constatés dans la gestion des établissements et avec une mauvaise répartition de nos ressources humaines, (professionnels de la santé) notamment en couverture médical spécialisée. Et là, nous apportons notre soutien et notre solidarité à la revendication de nos confrères médecins résidants, en grève actuellement, pour demander l’abrogation progressive du dispositif du service civil, par la mise en place de mesures financières, et d’autres mesures incitatives, pour assurer une présence pérenne et efficiente du praticien sur tout le territoire national, pour servir et soigner.

Ilies Benabdeslam