Le ministre de la santé depuis Annaba: « La rubéole a fait 18 décès en Roumanie »

Le ministre de la santé depuis Annaba: « La rubéole a fait 18 décès en Roumanie »

Appelant les Algériens à plus de sagesse, Abdelmalek Boudiaf dément toute la polémique autour de la campagne de vaccination.

«Il n’y a aucune preuve scientifique sur les dangers de ce vaccin contre la santé des enfants», a rassuré le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, hier à Annaba. Abdelmalek Boudiaf a évoqué la polémique autour de la campagne de vaccination en précisant qu’«aucun cas de complication n’a été enregistré au sein des élèves vaccinés», «Sur les sept millions d’enfants, un million seulement a été vacciné, où aucun cas de complication n’a été enregistré», devait-il ajouter.

Le grand commis de l’Etat a estimé inconcevable de jeter ce vaccin qui a coûté au Trésor public une enveloppe de plus de 600 millions de centimes. «Le vaccin nous a coûté 692 millions de centimes et non un milliard comme il a été dit», a précisé Boudiaf. Ce dernier qui, dans le cadre de sa feuille de route, portant l’éradication des maladies épidémiologiques, la rubéole entre autres, a fait savoir que «18 enfants sont décédés de cette maladie en Roumanie». Une maladie qui existe encore dans 192 pays dans le monde, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Le premier responsable de la santé à travers cette campagne de vaccination tente de placer l’Algérie dans la liste des 34 pays où cette maladie n’existe pas.

«Nous voulons faire partie de ces pays sur les 192 répertoriés par l’OMS de foyers encore existants de la rubéole», a précisé le ministre de la Santé. Ces précisions et bien d’autres, sont intervenues dans le cadre de la rencontre d’évaluation du secteur de la santé de la wilaya d’Annaba, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les travaux de cette rencontre de deux jours, abrités par le siège de la wilaya d’Annaba et présidés par Abdelmalek Boudiaf, se sont focalisés sur outre, le bilan des EHS (Etablissements hospitaliers spécialisés), hors le centre anticancéreux et la problématique du fonctionnement de ces établissements, ainsi que le plan d’action et les perspectives à venir pour l’année 2017.

Un bilan qui, signalons-le, sera commenté par le ministre, en vue de faire une approche quant à l’application des instructions portées sur sa feuille de route. Cette dernière, dont les résultats semblent faire la satisfaction du ministre de la Santé, au vu des chiffres dévoilés dans plusieurs volets du secteur de la santé à l’échelle nationale. «Les bilans vont être commentés, pour tracer les perspectives de votre programme», a lancé Boudiaf sur un ton fortement haussé. En effet, intervenant dans une allocution, Abdelmalek Boudiaf n’a pas mâché ses mots, pour faire bouger un peu plus des cadres de ce secteur très mal en point.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a rappelé la vocation régionale et nationale des Etablissements hospitaliers spécialisés. Evoquant dans ce sens les positionnements particuliers dans l’offre nationale de soins spécialisés, impliquant une approche particulière pour assurer un accès à des soins en toute équité. S’inquiétant de ce fait sur la qualité de cette prise en charge, Boudiaf a soulevé moult questions dont l’organisation du processus de prise en charge intégrée des spécialistes concernés ainsi que la tenue de réunions pluridisciplinaires pour toutes les pathologies, principale vocation des EHS. Connaisseur de son secteur, le ministre de la Santé a estimé que les EHS à vocation régionale et nationale manquent d’organisation, à même de leur permettre la mise en place de réseaux normalisés aux fins de la traçabilité du parcours du patient, pour qui il faut mettre en place un réseau pyramidal de prise en charge au niveau local, régional et national.

Pour cela, Abdelmalek Boudiaf à insisté sur l’impérative inscription d’une approche intégrée. Dans ce sillage, le ministre de la Santé a donné instruction à la Dgss pour mettre en place autant de groupes de travail que de spécialistes concernés, à l’effet de mettre en place des schémas régionaux et nationaux de prise en charge pour fixer le circuit du patient. Dans l’élan de son intervention qui a touché plusieurs volets, le ministre a mis en avant le tissu infrastructurel dont disposent divers domaines de ce secteur qui a fait noter Abdelmalek Boudiaf, dispose d’un plateau technique adéquat, ainsi que le gisement de compétences.

Ces moyens humains et matériels n’attendent qu’à être exploités, font malheureusement objets d’incohérences inexpliquées. Pour illustrer ses propos, Boudiaf a donné l’exemple de l’EHS de Daksi à Constantine, spécialisé en greffe rénale qui a présenté un bilan zéro greffe en 2016. Affichant une nette désolation, le ministre a lancé sèchement en direction de l’assistance: «Je ne peux ni admettre ni tolérer que les moyens mis en place par l’Etat soient otages de certaines personnes qui ont décidé de ne plus travailler.» Sans mâcher ses mots, le ministre a ouvertement mis en garde contre ces pratiques et a promis de sévir. «Des mesures radicales seront prises et seules les cadres engagés resteront en place», a-t-il conclu.