Des militantes du mouvement associatif féminin ont lancé lundi, à la veille de la tenue à Alger des premiers états généraux de la société civile, un appel pressant afin que les femmes algériennes ne fassent plus l’objet de « marginalisation » et qu’elles soient « réellement impliquées » dans la vie de la cité mais notamment dans la sphère politique. Invitées du forum d’El Moudjahid autour du thème « la femme en politique », ces militantes ont insisté sur la nécessité de lever les entraves qui empêchent des citoyennes à part entière d’accéder aux fonctions politiques et à des niveaux de décision.
La présidente de l’association de solidarité avec la femme rurale, Mme Saïda Benhabylès, a rappelé qu’à travers les âges, la femme algérienne, souvent sans aucune formation intellectuelle, n’a pas attendu qu’une loi soit promulguée pour se lancer dans le domaine de la politique.
« L’histoire atteste de manière tangible que d’illustres femmes, à l’instar de Lala Fatma N’soumer, étaient à l’avant garde en matière de politique », a dit en substance Mme Benhabylès.
La conférencière a mis l’accent sur la participation massive de la femme algérienne rurale à un certain nombre d’évènements « vitaux » pour le pays à l’image de la charte pour la concorde civile, relevant au passage son rôle lors de la période de lutte contre le terrorisme.
Selon elle, la question à laquelle il y a lieu de répondre est de savoir pourquoi ces « sacrifices » n’avaient pas été récompensés et qu’ils n’avaient pas été sérieusement pris en compte par les pouvoirs publics.
Une député du parti des travailleurs (P T), Mme Chouiten Nadia a, pour sa part, estimé que l’on ne peut parler de l’implication de la femme en politique sans au préalable évoquer les « obstacles » qui l’empêchent de « réellement s’impliquer dans ce domaine ».
Mme Chouiten a affirmé que pour la femme algérienne, la citoyenneté est presque « un vain mot ». Pour elle, des « obstacles », tel que le code de la famille freinent la femme dans son « élan » et empêchent son épanouissement.
La vice présidente chargée de l’éducation et du social au niveau de l’assemblée populaire de la wilaya (APW) d’Alger, Mme Houria Oulebsir a, pour sa part, fustigé le fait que les femmes soient relégués « au second plan » lors des élections électorales.
« Souvent, pour ne pas dire toujours, les femmes sont en queue de liste. et n’ont pas droit de cité dès lors qu’il s’agit d’intérêt et de pouvoir », a-t-elle analysé ajoutant que « même si des femmes occupent des postes de décision, force est de constater que cela reste insuffisant »