Une fois leur diplôme supérieur en poche, de nombreuses femmes escomptent occuper un poste selon leurs compétences et espèrent surtout voir leurs carrières évoluer.
Si le problème ne se pas pour les célibataires qui s’investissent pleinement dans leur travail, en revanche, les femmes mariées doivent prendre en considération d’autres paramètres, notamment leurs obligations familiales.
Célibataire et libre comme l’air
Lorsqu’elle est célibataire, la femme active n’est pas bridée et peut s’adonner à son métier avec toute la passion, l’abnégation et surtout l’ambition nécessaires pour pouvoir gravir les échelons. Les missions, les stages de perfectionnements, les réunions tardives et même les heures supplémentaires n’empiètent en rien sur sa vie personnelle, à partir du moment où, à la maison, elle n’a pas de mari, ni d’enfants qui attendent qu’elle rentre pour s’occuper d’eux.
Contrairement à la femme mariée qui est obligée de s’organiser, en fonction des enfants à récupérer chez la nounou, à la crèche ou de l’école, le dîner à préparer, le ménage à faire, les courses et…le mari dont il faut s’occuper!
Pour jongler entre ces deux vies, la femme doit faire preuve d’endurance car, il n’est pas évident d’entamer toutes sortes de tâches domestiques, le soir après une dure journée de labeur à l’extérieur.
Quel rôle pour le mari ?
Selon une récente étude publiée dans la «Harvard Business Review », de grandes inégalités professionnelles existent entre hommes et femmes : « à progression de carrière égale, les conjoints rechignent encore à faire passer leurs ambitions professionnelles après celles de leur épouse ». Les trois chercheuses en sociologie, auteures de cette enquête, en l’occurrence Robyn Ely, Pamela Stone et Colleen Ammerman estiment encore « que ce n’est pas le fait d’avoir des enfants qui freine la carrière professionnelle des femmes, c’est avant tout que leurs conjoints refusent bien souvent de mettre leurs propres carrières professionnelles en stand-by, même quelques mois, au nom de la parité dans le couple ».
Les Algériens, entre le meilleur et le pire
Interrogées sur le sujet, certaines femmes expliquent que leur époux leur apporte soutien et aide ce qui leur permet de s’épanouir professionnellement. C’est le cas de Nadjet, cadre supérieur dans une entreprise publique. « Je suis mariée depuis plus de 20 ans. J’occupe actuellement un poste de responsabilité au sein d’une entreprise nationale. Mes enfants sont grands et indépendants et je suis plutôt à l’aise entre mes deux vies professionnelle et personnelle mais je dois avouer que mon mari a été pour beaucoup dans ma réussite professionnelle car, lorsque les enfants étaient petits, nous nous partagions les tâches. Il m’aidait dans tout et m’épaulait. Même lorsqu’il m’arrivait de partir en mission, il s’occupait des enfants et de tout le reste. Aujourd’hui, s’il y a une personne à qui je dois ma réussite, c’est bien mon mari car si j’étais tombée sur quelqu’un d’égoïste ou de borné, j’aurai soit sacrifié ma carrière, soit sacrifié mon couple».
Manal, est mariée depuis cinq ans. Contrairement à Nadjet, elle rencontre beaucoup de problèmes au sein de son couple, à cause de son travail. « J’ai connu mon mari sur mon lieu de travail. Nous nous sommes aimés et nous sommes mariés. Nous avons deux petites filles de trois ans et demi et de neuf mois. Au départ, nous nous sommes entendus pour attendre encore un peu avant de faire un enfant car étant ambitieuse, je voulais gravir encore des échelons et mon mari était d’accord. Mais après le mariage, il a changé d’avis. Maintenant que nous avons un enfant, je m’en occupe presque exclusivement, je l’emmène chez la nounou, quand elle est malade, je suis obligée d’annuler tous mes rendez-vous pour rester à la maison, quand elle est fiévreuse, je la veille car je sais que le lendemain, c’est moi qui serai absente au travail.
D’ailleurs, c’est simple, ma carrière est en train de stagner. Cela a créé pas mal de tensions au sein de mon couple et je tiens mon mari pour responsable car s’il m’aidait un peu plus, je n’aurai pas à subir cette désillusion. Dernièrement, ma collègue a été envoyée pour une formation de trois mois à l’étranger, à son retour, elle sera sûrement promue dans son poste, ça aurait pu être moi, malheureusement… ».
Kamir B.