Femme de ménage, nourrice, garde-malade, Des profils de plus en plus rares

Femme de ménage, nourrice, garde-malade, Des profils de plus en plus rares

Des annonces dans divers organes de la presse nationale et sur des sites spécialisés en recrutement, sont publiées pendant plusieurs jours, voire parfois plusieurs semaines, ce qui renseigne, on ne peut plus clairement, sur la rareté de ces profils de plus en plus recherchés.

Trouver une femme de ménage, une garde-malade, une nourrice ou une personne pour s’occuper d’une personne âgée est devenu, ces derniers temps, une mission presque impossible. La situation était tout autre il y a quelques années, où ces femmes éprouvaient beaucoup de peine à trouver un emploi bien que les conditions auxquelles on les soumettait, frôlassent, dans certains cas, l’inhumain.

«Nous n’avons exigé aucune condition pour le recrutement. Ce que nous recherchons est simplement une femme qui s’occupe du nettoyage des bureaux, sans plus. En l’espace de dix jours, nous avons reçu seulement deux jeunes femmes qui exigeaient des salaires de, respectivement, 20 000 et 25 000 dinars pour seulement trois heures de travail, salaires que nous avons jugés exagérés. Actuellement, ce sont les agents de sécurité qui s’occupent de la tâche en attendant de trouver une femme qui acceptera de travailler pour un salaire de 15 000 dinars/mois», dit Hakim, gérant dans une entreprise privée à Alger.

La loi du marché semble s’appliquer, également, à ce genre de métier et du moment que l’offre dépasse largement la demande, les concernées tentent d’en tirer profit. Idem pour les gardes-malades ou de personnes âgées, d’autant plus que cette activité implique des critères spécifiques. En effet, dans ces cas, il est exigé de la personne appelée à intégrer le cercle familial d’être patiente, de bonne moralité et d’avoir le sens de la discrétion Dans de telles situations, il est également exigé, parfois, d’avoir des connaissances dans le domaine médical et/ou pharmaceutique ou, au moins, d’être en mesure de lire et de comprendre les notices des médicaments à administrer.

«Ma mère est âgée de 82 ans et elle est atteinte d’hypertension artérielle et de diabète. Comme mon épouse et moi-même travaillons, nous recherchons, depuis plusieurs semaines une femme pour s’occuper de ma mère, en vain. Pourtant, nous avons annoncé que la garde malade sera bien rémunérée, nourrie et logée. Sincèrement, nous ne savons plus comment faire. Nous avons tout essayé sans avoir réussi à trouver le profil idéal. Actuellement, la semaine, elle la passe chez mes frères et mes sœurs et le week-end chez moi. Incroyable ! On dirait que nous recherchons une personne pour fabriquer des missiles !», se désole Tahar, cadre comptable dans une administration publique.

Certains de nos interlocuteurs ont même avoué avoir tenté de recruter des femmes habitant dans les localités enclavées de l’intérieur du pays, ajoutant qu’ils se sont heurtés au refus catégorique des personnes ciblées. Selon eux, ces veuves sans enfants, filles issues de familles démunies, ou simplement femmes dans le besoin ont refusé de se déplacer à Alger «pour quelques sous», d’autant plus qu’elles trouvent facilement des emplois tout près de chez elles. «Certaines d’entre elles ont même exigé, comme condition indiscutable en sus d’une bonne rémunération, d’être déclarées à la sécurité sociale», précisent encore nos interlocuteurs.

A.H